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Le marché d'Idjevan en Arménie constitue un lieu central et dynamique.Max Svaslian
L'Arménie
La coopération décentralisée avec la région du Tavouch
Relancer la production agricole et l'élevage bovin du Tavouch
L’Arménie compte 2,1 millions d’hectares de terres agricoles, couvrant 72 % de la superficie du pays. En 2014, 40 % de la population active était employée dans l’agriculture, contre 26 % en 1991, contribuant à 21,9 % du PIB du pays. Le monde rural arménien a subi de plein fouet l’effondrement du système soviétique. La privatisation des terres a conduit à des surfaces d’exploitation très réduites et à l’émergence d’un nouveau système agricole, basé sur la gestion individuelle des exploitations. Elle a transformé une agriculture planifiée en agriculture de subsistance, engendrant une dégradation progressive des infrastructures. L’Arménie connaît un phénomène d’émigration très important. Aujourd’hui, l’agriculture est reconnue par le gouvernement comme une priorité pour le développement de l’économie du pays et l’aménagement des territoires ruraux.
Repères
- Population : 3 millions d'habitants
- Population rurale : 37%
- Superficie : 29 800 km²
- Espérance de vie : 75 ans
- Indice de développement humain : 0.755 - 83e rang sur 188 pays en 2018
- PIB par habitant : 4.2 USD en 2018
- Taux de croissance : +5.2% en 2018
Les enjeux du programme de coopération
Ce programme est composé d’un volet agricole avec l'irrigation, la diversification de la production et d’un volet d’élevage comprenant le renouvellement du cheptel local et la valorisation des produits laitiers. L’accompagnement se fait de la production à la commercialisation. L’objectif est de valoriser les productions au-delà de l’autoconsommation et de la vente locale. Il s’appuie sur une structure locale, l’Hymnatavouch, ainsi que sur une équipe de professionnels français et arméniens.


Idjevan, agricultrice qui produit du kaki. Le kaki est un fruit bien adapté au contexte climatique, facile d’entretien et très apprécié localement. (c) CD92 / Jean-Luc Dolmaire
Les agriculteurs de notre région sont des travailleurs. Depuis des années, nous n’avons pas d’eau pour irriguer nos terres et les agriculteurs étaient obligés de partir chercher du travail dans les grandes villes ou à l’étranger. Si l’eau arrive de nouveau dans nos champs, je suis certain que beaucoup de villageois rentreront chez eux et recommenceront à cultiver leurs terres, explique un agriculteur.
Les activités développées depuis 2018
Développer une filière de produits laitiers de qualité
- Création d’une ferme de référence sur le site de Lussadzor et de micro-fermes gérées par des coopératives accueillant des Jersiaises et des Simmental.
- Aménagement d’une zone dédiée aux bovins dans les alpages, réhabilitation de la route.
Appuyer la production agricole
- Consolidation du réseau d’irrigation pour augmenter la surface de terres exploitables.
- Aménagement de bases agricoles et fourniture de plants et de semences de qualité pour améliorer la qualité et les rendements des productions agricoles et permettre la diversification des productions de fruits, de légumes et de cultures fourragères.
Renforcer les compétences locales par la création d'un centre de formation
Dans la perspective de renforcer les compétences techniques et managériales des agriculteurs et des éleveurs, un centre de formation a été créé à la ferme de Lussadzor. Cet accompagnement doit permettre de gérer les coopératives, d’améliorer la qualité et le rendement des productions, et de leur faciliter l’accès au marché formel.
Les partenaires
Le projet est mis en oeuvre par le Fonds Arménien de France, qui s’appuie depuis 2011 sur une équipe locale dédiée, la Fondation HymnaTavush. Né en 1993, le Fonds Arménien de France, qui appartient à un réseau mondial de fonds nationaux, soutient le développement socio-économique de l’Arménie et du Karabagh, pour permettre aux familles de mieux vivre et d’éviter d’émigrer. Il a orienté une partie de ses actions sur le développement rural.