Les expositions dans les musées départementaux et aux archives départementales

La nouvelle exposition-dossier présentée au Pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle, est consacrée à "La Mort de Virginie", une peinture récemment attribuée à Michel Ier Corneille. Rendez-vous du 12 mai au 23 juillet.

Le tableau acquis en 2022 pour les collections du futur musée du Grand Siècle a révélé l’un de ses secrets. La signature de son auteur, père d’une dynastie d’artistes et membre fondateur de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, qui figure en bas à gauche de l’oeuvre, a été mise au jour lors de sa restauration. « L’huile sur toile,longtemps anonyme, ornait une galerie d’entrée parisienne datant de la Belle Époque, explique Bertrand de Sainte-Marie, conservateur en chef du patrimoine en charge des collections de peintures du musée du Grand Siècle et commissaire de l’exposition. Son attribution à l’élève de Simon Vouet est l’une des plus stimulantes redécouvertes récentes pour la peinture française du XVIIe siècle. »

Éloge de la puissance humaine

Probablement exécutée vers 1645, l’oeuvre décorative met en scène la mort de Virginie, un épisode dramatique de l’histoire romaine relaté notamment par Tite-Live. Virginie, vertueuse plébéienne romaine d’une grande beauté, est poignardée en plein forum par son père, le centurion Virginius, qui veut ainsi lui éviter d’être réduite en esclavage. Inspiré par Raphaël et Simon Vouet, l’artiste inscrit cet instant dans la profondeur de l’espace et l’effet de contreplongée. « La scène tragique, qui magnifie l’héritage antique, montre ici à la fois l’énergie et la ténacité des protagonistes, la vitalité du coloris, la force du dessin et la passion des âmes d’exception. Il s’agit d’un souffle glorieux qui anime toute une génération de princes, d’auteurs et d’artistes. Ce sujet d’histoire exalte la puissance humaine, les passions et le courage. c’est un sujet "exemplaire", selon Bertrand de Sainte-Marie. Au XVIIe siècle, il y a une évolution des images, des références et des modèles. Les peintres, dont Michel Ier Corneille, s’intéressent aux grandes figures de l’histoire romaine dans le sillage du stoïcisme, figures qui ont une valeur pédagogique, y compris pour l’Église.» L’exposition permet d’expliquer les enjeux de la redécouverte de cette oeuvre et d’illustrer un courant moral et artistique particulièrement puissant de la première moitié du Grand Siècle. 

Autour de l’exposition

Visites guidées avec le commissaire d’exposition
Dimanche 4 juin à 15h (1h30)
Gratuit

Visite dessinée
Cette séance, conduite par un professeur de dessin, commence par une visite guidée, qui invite à regarder les oeuvres autrement, à croquer quelques détails, à saisir une forme... avant de passer ses croquis en couleurs.
Dimanches 28 mai et 25 juin à 15h (1h30)
Matériel fourni par le musée
À partir de 8 ans
Tarifs : 6 € (adultes) - 5 € (familles)
Tarifs réduits : 4 € (adultes) - 3 € (familles)

♦ Sur réservation : museedugrandsiecle@remove-this. hauts-de-seine.fr

Envie d’approfondir ?

Un cycle en lien avec l’exposition présentée au Petit château

Les grands décors peints des années 1630-1660
La Mort de Virginie de Michel Ier Corneille possède une forte dimension décorative. L’artiste a réalisé des dispositifs qui s’inscrivent dans la production des grands chantiers décoratifs, profanes ou religieux,
et les évolutions de l’art de vivre du Grand Siècle, sur la période 1630-1660. Un parcours à travers ces grands décors peints permet de saisir les métamorphoses du goût et le développement des ambitions
décoratives qui dévorent l’espace intérieur. Bertrand de Sainte-Marie, conservateur en chef du patrimoine en charge des collections de peintures du musée du Grand Siècle.
Jeudi 1er juin à 18h30 (1h30).  

Pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle 
Tarif : 6 € - Tarif réduit : 4 € - Sur réservation :
museedugrandsiecle@remove-this.hauts-de-seine.fr

Informations pratiques 

« Un chef d’oeuvre redécouvert : La Mort de Virginie de Michel Ier Corneille »
Du 12 mai au 23 juillet
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h30
Gratuit
museedugrandsiecle.hauts-de-seine.fr

Guide valée-culture n° 68 - maI, juin 2023

Chateaubriand et l’artiste contemporaine Marie Denis partagent une source d’inspiration commune : la nature.
L’équinoxe de printemps, moment symbole du renouveau de la nature, coïncide avec le début d’une exposition d’oeuvres issues du monde minéral et végétal.

« Univers-herbier »

Marie Denis installe ses créations pour un an dans la maison, offrant ainsi un regard nouveau sur les lieux. Ses oeuvres y entament un dialogue inédit avec la pensée et l’oeuvre de Chateaubriand, nourri de citations, d’extraits d’ouvrages en résonance ou en décalage avec les collections. Conçue avec la Galerie Alberta Pane, la présentation met en valeur le rapport entre la nature, l’art et la littérature sous forme d’une évocation vivante, renouvelée selon le rythme des saisons. Elle porte un regard rétrospectif sur le travail de Marie Denis avec une mise en perspective épurée de ses oeuvres, de la Villa Médicis (1998-1999) à ses dernières créations. L’artiste créera également in situ à partir de végétaux herborisés à la Vallée-aux-Loups dans une démarche de work in progress*.

Titre-prénom

« Renée » est un choix de Marie Denis, dont les titres d’exposition sont souvent l’écho des liens affectifs qui nourrissent son travail. Elle rend hommage aux « spécimens » humains et au règne végétal qui font partie de sa vie. Dans cette version féminisée, « Renée » entre en résonance autant avec le titre d’un roman de Chateaubriand,René, publié en 1802, qu’avec le prénom du grand-père de l’artiste. Ce titre-prénom s’accorde également avec la démarche artistique de Marie Denis, attachée à l’idée de renaissance et de métamorphose dans son oeuvre : René vient du latin renatus signifiant « né une seconde fois, re-né ». 
* Travail, ici processus créatif, en cours.

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Marie Denis, Les grappes de raisins, 2012 © Droits réservés 

Guide valée-culture n° 67 - mars, avril 2023

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Marie Denis, Lotus iridescent, 2019 © Marie Denis courtesy Galerie Alberta Pane

Informations pratiques

« Renée ou la nature des choses »
Du 25 mars 2023 au 24 mars 2024
Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 12h et de 13h à 17h30 en mars, jusqu’à 18h30 en avril Tarif : 5 € Tarif réduit : 4 €
En savoir plus sur vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr 

 

NOTRE DIAPORAMA

Le Département propose un voyage dans le temps à travers cette exposition inédite en plein air, qui se tient dans le parc de l’Île Saint Germain à Issy-les-Moulineaux du 10 novembre 2022 au 30 juin 2023. L’exposition retrace l’aventure des débuts de l’aéronautique dans les Hauts-de-Seine qui commence avec les premiers ballons militaires, au château de Meudon, à la fin du XVIIIe siècle.

 

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Astra Ville de Bruxelles, Issy-les-Moulineaux en juillet 1909 ©Monde et Caméra / Coll. musée de l’Air et de l’Espace - Le Bourget

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Astra Torres, Issy-les-Moulineaux 1911 ©Monde et Caméra / Coll. musée de l’Air et de l’Espace - Le Bourget

L’histoire des ballons et des dirigeables est un aspect de l’histoire aéronautique méconnu dans les Hauts-de-Seine. Il a pourtant laissé une trace photographique extraordinaire. Ces objets singuliers bénéficiaient à l’époque d’une couverture médiatique importante. Les clichés qui leur furent consacrés permettent de contempler aujourd’hui les Hauts-de-Seine entre 1884 et 1914.
Trois lieux des Hauts-de-Seine qui ont accueilli ces engins volants : Saint-Cloud, avec le premier aéroclub mondial (l’actuel Stade municipal des Coteaux), Issy-les-Moulineaux, au sein de sonterrain de manœuvre, devenu par la suite l’héliport de Paris et les usines proches de Surcouf Astra à Boulogne et le site de Meudon Chalais, dédié aux essais militaires et aéronautiques par la Convention républicaine en 1793. Ce dernier devint le lieu de nouveaux essais publics à la fin du XIXe siècle.
L'exposition est réalisée à partir de photos et plans provenant des Archives départementales des Hauts-de-Seine, des Archives de Boulogne, du Musée de la carte à jouer d’Issy-les-Moulineaux et du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.

 

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Le dirigeable République au-dessus de Saint-Cloud. © Archives départementales des Hauts-de-Seine
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Panorama sur la Seine depuis Sèvres avec l’Astra Clément Bayard © Archives départementales des Hauts-de-Seine


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La France ,Fonds Renard R 1054, photo prise de l’observatoire de Meudon le 23 septembre 1883 ©Observatoire de Meudon / Coll. musée de l’Air et de l’Espace - Le Bourget
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Dirigeable Lebaudy Republique à Meudon © Monde et Caméra / Coll. musée de l’Air et de l’Espace - Le Bourget

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Dirigeable Zodiac Conte de la Vaulx au-dessus de la passerelle du Avre © Monde et Caméra / Coll. musée de l’Air et de l’Espace - Le Bourget

Dédiée à l’histoire des mobilités, l'exposition retrace l’évolution des moyens de transports dans les Hauts-de- Seine et traite également de la structuration de la banlieue, de la conception des réseaux et des relations entre Paris et sa périphérie.  Elle commence avec une carte de la France en 1700, lorsque l’administration de Colbert prend conscience de l’état du réseau routier quasiment inchangé depuis l’époque romaine, et s’empare de la question. Les Ponts et Chaussée sont créés, un réseau en étoile se développe autour de Paris et des ouvrages d’art sont construits. Plans, gravures et notes évoquent ainsi le pont en pierre de l’architecte Perronet qui remplace l’ancien pont de Neuilly en bois.
 

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Photographie de la reconstruction du pont de Suresnes. Cliché H. Baranger (1941) © CD92/Archives départementales

Accélération

Au XIXe siècle, les autorités tracent des lignes de chemin de fer pour relier Paris aux grandes villes de province. Celle qui va de la capitale au Pecq, puis à Saint-Germain-en-Laye via les Hauts-de-Seine, est la première à accueillir du public en Europe continentale. Les premières gares alto-séquanaises, ouvertes en 1837, se situent à Nanterre, Asnières et Clichy. La ligne Versailles rive droite, visible sur une carte d’époque présentée en vitrine, est opérationnelle en 1839, celle de Versailles rive gauche en 1840. Six ans plus tard, la ligne de Sceaux sert de prototype avec ses virages serrés entre Bourg-la-Reine et le terminus.
D’autres archives, dont un croquis tiré d’un rapport de police et une aquarelle, évoquent la « catastrophe de Meudon » en 1842, première catastrophe ferroviaire de l’histoire. 

Densification du réseau

Fiacres, omnibus et tramways desservent la banlieue. Au XIXe siècle, ce dernier est un véhicule hippomobile sur un rail, appelé « américain », qui circule sans arrêt, les voyageurs descendant et montant en marche. « La première ligne de tramway s’étend sur un kilomètre entre le centre-ville de Rueil-Malmaison et sa gare », précise Julien Le Magueresse, chef du service des publics aux Archives départementales et commissaire de l’exposition. Le réseau s’étoffe par de nouvelles gares, et par de nouvelles destinations à partir de Saint-Cloud, ce qui permet de desservir Garches et Vaucresson. « Un tracé rejoint la nouvelle gare des Moulineaux. Il suit la Seine en desservant d’autres villes, à l’emplacement de l’actuel tramway T2, et se branche au réseau parisien pour acheminer le public au Champ de Mars lors des Expositions Universelles ».

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Carte des lignes de chemin de fer de Paris à Saint-Germain et de Paris à Versailles (1839)  © CD92/Archives départementales

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Carte postale. Vue du funiculaire et de la voie prise
de l’arrivée à la station supérieure (XXe siècle) © CD92/Archives départementales

 
Révolution automobile

Au XXe siècle, il faut adapter le réseau routier : entretenir différemment les routes pavées ou en terre battue, les arroser pour limiter la poussière, faire du cyclindrage pour tasser la terre... Des vues des années 1930 montrent aussi le bitumage et l’enlèvement des rails du tramway qui disparait alors au profit des bus. Études, photographies et plans révèlent la genèse de l’autoroute A13, premier grand aménagement autoroutier français réalisé à la même période. « Le premier Grand prix automobile d’après-guerre est organisé pour son inauguration en 1946, souligne Julien Le Magueresse, avec un circuit dans le tunnel de Saint- Cloud et dans les rues de la ville. »

Mieux desservir la banlieue

Le métro sort de Paris à la même époque, quand la ligne 9, la première à arriver dans les Hauts-de-Seine, est prolongée jusqu’au pont de Sèvres. Le quartier d’affaires de La Défense se développe avec l’arrivée du RER, de nouvelles interconnections, des réflexions sont menées sur le métro et sur un train monorail envisagé pour rallier Cergy-Pontoise. L’exposition s’achève sur les projets en cours ou à venir : la création
du tramway T10, le prolongement de la ligne 4 du métro et du RER E, Eole... Photographies et documents matérialisent les étapes de ces grands projets, enquêtes publiques, études préalables et plans d’aménagement. Des projets qui s’inscrivent désormais dans une dynamique de développement durable donnant une nouvelle occasion de rappeler l’action départementale pour les mobilités présentes et futures.

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Dessin sur calque d’un projet du prolongement de l’autoroute A13 vers le boulevard périphérique (1968) © CD92/Archives départementales
 

Informations pratiques
Sur route et sur rail : se déplacer dans les Hauts-de-Seine (XVIIIe-XXIe siècle) 
Du 18 septembre 2022 au 16 juin 2023
Archives départementales à Nanterre
Ouvert du lundi au vendredi  de 9h à 18h
Gratuit
L’exposition se prolonge au parc départemental André-Malraux , à deux pas des Archives départementales
archives.hauts-de-seine.fr

Un sujet du Guide vallée-culture septembre-octobre 2022