Un coup de pouce alimentaire pour les étudiants

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Solidarité Éducation et jeunesse

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Solidarité Éducation et jeunesse
Comme chaque vendredi, une distribution de denrées alimentaires était organisée sur le campus de Nanterre en direction des étudiants.CD92/STEPHANIE GUTIERREZ-ORTEGA
Chaque semaine, le Département distribue des denrées à près de cinq cents étudiants dans plusieurs villes des Hauts-de-Seine.

Un quart d’heure avant le début de la distribution, la file d’attente est déjà bien longue près du restaurant universitaire du campus de Nanterre. Aujourd’hui, plus d’une centaine d’étudiants sont inscrits et patientent, sacs et cabas à la main. A 15 heures, la distribution s’ouvre avec au menu, des céréales, des oranges, du café et même du lait d’amandes bio. Parmi ceux qui se sont inscrits, Arsène, en Master 2 droit et commerce international. « Avant, j’étais employé dans la restauration. Ma bourse me suffit à vivre au quotidien mais pas à financer des projets. Ces courses, ça va me faire ma semaine. »

Depuis le mois de mai dernier, le Département organise des distributions de ce type dans le cadre de la Veille Active Jeunes pour les 11-25 ans. « Ce dispositif est un mode d’action territorial. L’idée est de trouver des solutions efficientes pour chaque jeune », résume Philippe Da Silva, le responsable de ce projet né au lendemain du premier confinement. D’une cinquantaine de jeunes au début, la distribution a pris de l’ampleur avec aujourd’hui cinq cents bénéficiaires répartis sur deux événements par semaine : le mercredi dans plusieurs communes du sud des Hauts-de-Seine, le vendredi à Nanterre-Université. Soit, tous les quinze jours, 2,5 à 3 tonnes distribuées. « Ces distributions sont ouvertes à tous les jeunes, étudiants boursiers ou non car nous partons du principe qu’avec la crise, beaucoup de situations se sont dégradées », poursuit Philippe Da Silva qui veut, en plus d’un coup de pouce matériel, donner aux jeunes un temps de répit et de lien social. « Cela fait partie du travail de maillage du Département auprès des jeunes pour rompre l’isolement. » Ainsi, Charlie*, étudiant en Master 1 de psycho, se sent « soulagé » de venir ici. « Voir des gens bienveillants qui ne vous culpabilisent pas, ça fait du bien au moral dans cette période où l’on ne peut ni faire du sport ni se sociabiliser. 

Un travail avec des associations

Pour assurer le bon approvisionnement, le Département s’est entouré de plusieurs partenaires : des associations de quartier, la Banque alimentaire mais aussi le Chaînon Manquant qui lutte contre le gaspillage alimentaire. Cette association récupère la nourriture non consommée dans les entreprises et prépare près de six cents repas par semaine. C’est ainsi que trois plats de saucisse-lentilles-pomme de terre se retrouvent dans le cabas de Can, étudiant turc arrivé un mois plus tôt à Nanterre. « C’est la quatrième fois que je viens ici car les gens sont très accueillants, souriants, gentils. Grâce à ce coup de main, je peux aller moins au supermarché. » Derrière lui, Marìa, étudiante espagnole en troisième année de licence, fréquente cette distribution depuis le mois de novembre pour faire le plein de produits de base. « Faire les courses en France, c’est très cher. Avec ce que j’ai dans mon sac, je peux tenir quatre à cinq jours et ça diminue mon budget courses de 75 %. »

*Les prénoms ont été modifiés

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