Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman à la Maison de Chateaubriand - Domaine départemental de La Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry

Prolongation jusqu'au 29 mars 2026

Atala 1801, un premier roman qui fait date dans l'histoire de la littérature 
 

Éditions et rééditions, source inépuisable de nombreux artistes, produits dérivés, imitations, contrefaçons, traductions, parodies… les collections de la maison de  l'écrivain témoignent du succès fulgurant et durable du texte de Chateaubriand. Au tout début du XIXe siècle, c’est Atala qui lui apporte la gloire et lance sa carrière littéraire.
Retour aux sources

« Si l’on en croit les Mémoires d’outre-tombe,c’est l’argent gagné grâce à Atala qui permet à l’auteur d’acquérir la Vallée-aux-Loups, explique Anne Sudre, directrice de la Maison de Chateaubriand et commissaire de l’exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman qui s’ouvre cet automne. L’idée est de mettre Chateaubriand et nos collections exceptionnelles au cœur des expositions et de la programmation. Nous voulons faire voyager le public grâce à cette histoire et aux images qu’elle a inspirées. Il s’agit en même temps de montrer l’importance du roman dans la carrière littéraire de l’écrivain et pour la littérature en France. » Un projet d’autant plus évident que la Maison conserve le fonds patrimonial le plus riche au monde autour de la figure d’Atala, avec près de 330 pièces de collection, œuvres et objets d’art, estampes, manuscrits…

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Éventail décoré représentant « Les adieux de Chactas à Lopez », vers 1820-1830, papier, bois, pigments, Maison de Chateaubriand © CD92/Julien Garraud

 

Génie de la littérature
Le roman raconte les amours contrariés d’Atala et de Chactas, deux jeunes Indiens d’Amérique issus de tribus ennemies. À leur suite, Chateaubriand entraîne le lecteur dans le Nouveau Monde, des rives du Mississipi aux forêts de Floride, et ses sublimes descriptions des paysages résonnent avec l’exaltation des sentiments. « Avec Atala, puis René publié l’année suivante, il apparaît comme le père du romantisme en France. Le récit contient déjà les thèmes récurrents de son œuvre : les amours impossibles, les destins croisés, la valeur morale du christianisme, la nature. » Dans son propos liminaire, l’exposition retrace la genèse du texte, son écriture, ses sources, à commencer par le voyage de l’écrivain en Amérique en 1791 grâce auquel Atala a vu le jour, et revient sur son succès : « Le livre a immédiatement été traduit dans de nombreuses langues, en anglais, en italien, en espagnol… Des critiques montrent à quel point il a bousculé l’écriture et la littérature classique. Édité et réédité, Atala inspire poèmes, romans et parodies. Il a également fait l’objet de nombreuses contrefaçons, à Avignon où Chateaubriand s’est rendu en personne pour une saisie, ou encore en Belgique. » 

Cliquez sur les images pour les agrandir

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Louis Tiberghien, La veillée funèbre d’Atala, 1844-1846, huile sur toile 
Maison de Chateaubriand  
© CD92/Julien Garraud     
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 Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), L’enterrement d’Atala, s.d., d’après Gustave Courtois
pour l’oeuvre originale datée de 1884  © Studio Sébert

Un voyage illustré

L’exposition s’organise autour des douze épisodes clés de l’histoire, mêlant des extraits et des œuvres, pour la plupart conservées dans les collections de la Maison. « Dès la parution d’Atala, les beaux-arts, les arts décoratifs, le théâtre et la musique s’emparent du sujet. Les grands artistes ont peint, sculpté, dessiné, gravé Atala », en particulier les funérailles de la jeune Indienne, sujet du célèbre Atala au tombeau peint par Girodet en 1808, maintes fois copié et décliné en gravures.
Autre preuve du retentissement du roman, le fait que « Gustave Doré le choisisse en 1863 pour illustrer les grands textes de la littérature du XIXe siècle. Avec trente planches, l’artiste va au-delà des épisodes habituellement représentés et donne plus de place à la nature et aux Indiens. » Certaines acquisitions récentes sont présentées pour la première fois au public, dont La Veillée funèbre d’Atala, une peinture à l’huile de l’époque romantique par Louis Tiberghien acquise en 2022 et récemment restaurée, parmi d’autres œuvres inédites habituellement conservées en réserve.

Interprétations et réinterprétations 

L’engouement populaire est tel qu’il génère des produits dérivés. « C’est assez extraordinaire et c’est une première pour un roman en France. » L’atalamania se propage. Comme le montrent les différentes vitrines, elle gagne « des objets décoratifs, des pendules, des tasses, un plateau de déjeuner, un éventail, des toiles imprimées avec les principales scènes du roman produites dans de grandes manufactures, et des objets publicitaires... » Pour Anne Sudre, l’objet le plus original est « La mort d’Atala sur une huître perlière, une "camelote de bagne" pour les touristes, gravée par un bagnard, un certain Joseph Muller, en Nouvelle- Calédonie dans les années 1875-1888 d’après une illustration d’un journal du Havre. Illustration qui reprenait elle-même un tableau aujourd’hui disparu dont l’huître reste l’un des derniers témoignages. »

L’histoire continue

Des éditions illustrées des années 1950 prouvent la longévité de l’œuvre. « La maison d’écrivain la remet au goût du jour : depuis 2023, les jeunes qui participent au prix Chateaubriand des collégiens reçoivent une édition d’Atala illustrée et la politique d’acquisition se poursuit, en particulier pour les traductions. Nous nous sentons dépositaires de ce trésor de la langue française et nous voulons continuer à le faire vivre. » Une aventure littéraire, éditoriale, artistique, commerciale et imaginaire à voir dès le 4 octobre.

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Francisque-Joseph Duret (1804-1865), Chactas pleurant Atala, 1836, bronze, Société Chateaubriand, en dépôt à la Maison de Chateaubriand  © Studio Sébert

Programmation autour de l'exposition

Sur réservation : 01 55 52 13 00 ou reservations-chateaubriand@remove-this.hauts-de-seine.fr

Tout au long de l’année

  • Visite guidée de l’exposition 
    Tous les dimanches, à 11h, pendant toute la durée de l’exposition
    Durée : 1h 
    Tarif plein : 6 € ; tarif réduit : 4 €
 
  • Un parcours adapté aux familles
    Livret jeu 7-12 ans disponible gratuitement à l’accueil.
    Espace famille au sein de l’exposition (assises, espace créatif).
    Des ateliers de pratique artistique (date et précisions ci-dessous). 

 

Exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman
Du 4 octobre 2024 au 28 septembre 2025
PROLONGATION JUSQU'AU 29 MARS 2026 
Ouvert du mardi au dimanche : de 13h à 18h (en octobre), de 13h à 16h30 (de novembre à février), de 13h à 18h (en mars), de 13h à 18h30 (d’avril à septembre)
Le week-end : de 10h à 12h et l’après-midi selon les horaires ci-dessus
Maison de Chateaubriand – Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups
87 rue de Chateaubriand, 92290 Châtenay-Malabry
vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr

♦ Les partenaires de l'exposition 

 

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Guide Vallée-Culture n°76 septembre-octobre 2024