Le parc départemental André-Malraux, un espace de verdure du Département des Hauts-de-Seine situé au pied de La Défense.

Maison de Chateaubriand : "Atala, 1801", parlante en version contée

2min et 44sec de lecture

Culture Visites guidées

-

2min et 44sec de lecture

Culture Visites guidées
Présents sur les cartels, les passages clefs du roman sont, lors de cette visite-lecture immersive, narrés par un conteur, comme il était jadis d'usage dans les salons. Ainsi le visiteur peut-il étudier les oeuvres en même temps qu'il plonge dans l'ambiance du roman.CD92 / Julia Brechler
Une « visite-lecture » jette un jour nouveau sur l’exposition, entre commentaires éclairés et narration des scènes les plus marquantes du best-seller exotique écrit par le grand écrivain châtenaisien.

Deux siècles après qu’il l’eut quittée, les mots de l’Enchanteur résonnent à nouveau entre ses murs. Lui-même raconte dans ses Mémoires d’outre-tombe qu’il acquit la Vallée-aux-Loups grâce à Atala, premier de ses romans et lucratif succès d’édition. Craintif à la Révolution, François-René de Chateaubriand en rapporta la matière avec ses souvenirs d’Amérique, où il cingla en 1791 jusqu’aux confins de Buffalo, Tonawanda et Fort Niagara. « Pour lui, l’Amérique restera l’image de la nature au premier jour de sa création par Dieu. Une source d’enseignements, puisqu'encore inviolée par l'homme. »

Médiateur à la Maison de Chateaubriand, Olivier Grinhard commence par replacer les amours contrariés des Indiens Chactas et Atala dans leur ère historique et littéraire. Autour de son auditoire, quelques-uns des premiers produits dérivés de l'histoire, reliques d’une incroyable vogue à l’époque du roman. « L’image a nourri la popularité d’Atala et inversement. Même dans les plus humbles auberges, on trouvait des estampes d’Atala... » Sous une vitrine, douze assiettes (1820) à l’effigie de scènes célèbres découpent le récit en autant d’épisodes que l’exposition (Atala, 1801, Voyage illustré au coeur d'un roman) se poursuivant à l’étage. Là, de salle en salle, notre conteur convoque la prose de leur célèbre hôte, suscitant au gré de ses inflexions sourires et componctions, rêveries et stupéfactions, selon.

Une expérience de visite immersive

Toute la beauté du texte est révélée par cette voix planant au-dessus des visiteurs, invités à mettre en regard ce qui leur est donné simultanément d’entendre et de voir : peintures, vases, gravures, objets de décoration... dépeignant chacun à leur façon ce best-seller à l’exotisme empreint de tragédie. Tantôt contemporains, tantôt postérieurs à la parution de ce succès sans précédent (1801), ils témoignent dans leur ensemble de l’évolution des représentations, du monde amérindien à la féminité de l’héroïne, révélant les projections et les fantasmes des époques successives.

« Il est ainsi permis d’émettre quelques réserves quant aux bisons bordant le Mississippi..., sourit Olivier Grinhard. Sujette aux moqueries, Atala fut plus tard croquée en odalisque érotique.Remarquez aussi les effets de l’ethnographie sur ce portrait tardif d’un Indien des plaines, par Frédéric Régamey. »

Rarement roman n’avait produit un tel retentissement, dans la littérature d’abord, puisqu'il annonça le romantisme français et le roman autochtone américain. Dans les arts ensuite, puisqu'il inspira le "Grand Genre", jusque-là circonscrit à la peinture d’histoire et à des sujets encore jamais issus de la fiction. « Cette pratique de lecture face aux objets, si elle requiert une bonne concentration, permet de prendre toute la dimension des œuvres exposées, dit Sylvie, une participante comblée venue de Sèvres. Et c’est sans compter sur le lecteur, qui a su nous communiquer son émotion et sa passion palpable pour ce chef-d’œuvre. »

 

Tous les jeudis, 15 h, jusqu’au 28 août, à Châtenay-Malabry. Dates additionnelles : mercredi 24 septembre, mercredi 1eroctobre, 15 h. Durée : 45 minutes. Gratuit, sur réservation. Par téléphone au 01.55.52.13.00. ou par courriel à reservations-chateaubriand@hauts-de-seine.fr.

Retrouvez le programme complet des animations de l'été à la Maison de Chateaubriand ici.

♦ Les partenaires de l'exposition 

null   null