Les Départements d’Île-de-France entendent parler d’une seule voix

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De gauche à droite, Olivier Capitanio (Val-de-Marne), Jean-François Parigi (Seine-et-Marne), Georges Siffredi (Hauts-de-Seine), Marie-Christine Cavecchi (Val d’Oise), Stéphane Troussel (Seine-Saint-Denis), Pierre Bédier (Yvelines), François Durovray (Essonne), réunis à La Seine Musicale. CD92/JULIA BRECHLER
En officialisant, le 15 septembre, la création d’une association des Départements d’Île-de-France (ADIF) les sept départements franciliens se positionnent en tant qu’interlocuteurs incontournables auprès des pouvoirs publics et veulent faire entendre leur voix sur les questions d’aménagement et d’avenir de l’agglomération parisienne.

L’agglomération parisienne, qui totalise 10 millions d'habitants, et ses enjeux sont à nuls autre pareils. Avec cette association, les sept Départements entendent prendre acte de ce contexte francilien et de leurs propres particularités, en termes de budget et d’amplitude d’action : « Nous estimons qu’il y a une grande différence entre les thématiques auxquelles font face les départements de France dans leur ensemble et les thématiques auxquelles nous sommes confrontés et que ces différences sont essentielles dans les discussions que nous pourrons avoir avec l’État », expose Pierre Bédier, président des Yvelines et de l'association des départements d’Île-de-France (ADIF). L'adhésion des ces Départements à l'Association des Départements de France n'est pas pour autant remise en cause.   

Ainsi la réorganisation territoriale, si elle doit revenir à l’ordre du jour, ne se fera pas sans eux. « Le président  de la République s’est interrogé récemment sur la décentralisation, explique Georges Siffredi, président des Hauts-de-Seine et vice-président de l’ADIF. S’il doit y avoir une refonte, nous souhaiterions être un interlocuteur du gouvernement. » Sur la question clé des compétences de l’échelon départemental, l’objectif n’est « pas forcément d’avoir des compétences supplémentaires mais de s’améliorer et d’être plus efficace dans l’existant », poursuit-il, citant le logement « où les départements pourraient être chef de file » ou encore la transition écologique.

Les sept Départements veulent aussi avoir voix au chapitre dans le domaine des transports, où ils interviennent de façon décisive. « Est-il normal quand on pèse 49 % du financement d’Île-de-France Mobilités, de ne pas participer aux négociations avec l’État et la Région ?, interroge Georges Siffredi. Il faut prendre collectivement les bonnes décisions. »

« Club des sept »

Enfin l’ADIF entend défendre l’autonomie financière et fiscale des Départements. « L’État diminue nos ressources tout en nous demandant d’investir davantage. On veut alerter sur le fait que les dispositifs qui étranglent l’Île-de-France risquent d'étrangler le reste du pays », souligne Pierre Bédier.  L’investissement public porté par ces sept collectivités, dont le rôle a été majeur en matière de cohésion sociale pendant la crise sanitaire, représente en 2023 pas moins de 3 milliards d’euros.

Chaque Département prendra tour à tour la présidence – si celle-ci est assurée par la grande couronne, la vice-présidence reviendra à la petite couronne et inversement. Ce nouveau « club des sept » fonctionnera sur la base du consensus, comme le FS2i (fond de solidarité et d’investissement interdépartemental) créé en 2019, un dispositif inédit de péréquation volontaire, les Départements les plus riches venant abonder les investissements des moins bien dotés. « Nous franchissons aujourd’hui une étape supplémentaire, considère François Durovray, président de l’Essonne. Cette association aura vocation à poser les grandes questions propres à l’Île-de-France et à porter tous ces sujets vers l’extérieur. »  Elle demandera à être reçue prochainement par le gouvernement.