Close depuis la pandémie, La Grenouillère soigne à l’abri des palissades son entrée parmi les ouvrages sportifs de référence du département. Aux dires de son architecte, Dietmar Feichtinger, la fidélité au projet lauréat du concours est, à ce jour, acquise. De saisonnier, son usage se fera permanent, un pavillon « très dessiné » devant fondre les trois bassins couverts dans le sillage boisé du Domaine départemental de Sceaux, classé. « Nous avons privilégié l’utilisation de teintes naturelles, claires et douces, en cohérence avec le caractère apaisé du lieu », dit son rénovateur, pointant çà et là le bois et l’inox en guise « d’aménités ».
Compacte vue de l’extérieur, la superstructure principale ménage, une fois le seuil franchi, des volumes généreux. Une sensation accrue par les profonds évidements, en cours de parement, préalable à leur mise en eau. Partout, son offre de baignade amplifiée s’esquisse, encore brute de béton. Côté bois, multipliant les transparences, les espaces bien-être - hammam, sauna, cycling... - inspirent déjà la sérénité, que des alcôves intimistes viendront bientôt renforcer. Côté rue, l’accès principal avenue Sully Prudhomme jouiera d'une percée visuelle sur l'écoquartier LaVallée, tandis que l’entrée estivale avenue du Général de Gaulle verra le balai des camions céder la place aux baigneurs, mi-2026, à la livraison du site.
Une première en France
Avec son bassin nordique (un bassin extérieur chauffé, une rareté en Île-de-France), sa lagune de jeux, ses terrains de beach-volley, La Grenouillère, héritée d’une piscine de plein air des années 1970, vise le sur-classement. Plus de 76 M€ ont été investis dans l'avènement de cet équipement à l'image d'un Département résolument sportif. « Notre projet ambitionne de changer la perception du loisir », clame Dietmar Feichtinger, sans que l’âme des lieux n’en pâtisse, puisqu’un solarium élargira les usages au-delà de la natation à strictes visées de compétition. À l’envers des bassins, un méli-mélo de conduites annonce déjà l’arrivée de la machinerie, concentré d’innovations.
Tandis que la thermodynamie changera l’air ambiante en chaleur diffusée aux bassins, sous l’effet de la seule ventilation naturelle, la facture énergétique devrait chuter de 10 % l’été. La valeur ajoutée de l’ingénierie promet une première en France : le réemploi - « jusqu’à 36 m3/jour », selon le constructeur Léon Grosse - de l’eau de vidange, moyennant un traitement UV et son déchlorage, en vue de l’arrosage des 200 arbres de ce parc nautique marqué par un ambitieux traitement paysager. L’innovation au service d’une baignade plus respectueuse de l’environnement.