Le sportdating entre en piste à Paris La Défense Arena

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Économie et emploi Sport

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Le Département, à l’initiative de ce sportdating, soutient les clubs et les sportifs de haut niveau par l’intermédiaire d’un système de bourses et de primes et va consacrer cette année 7,8 millions d’euros au sport de haut niveau, a rappelé Georges Siffredi, ici encadré à gauche par Thierry Millet, référent du club GO JO-P 92 et à droite par Patrick Ponthier, fondateur de ce même club. CD92/WILLY LABRE
À un an des JO de Paris, le Département veut faciliter le rapprochement entre les athlètes de haut niveau de son territoire et les entreprises désireuses de s’associer aux valeurs du sport. Ce mardi 23 mai, un tout premier sportdating a réuni soixante-dix participants à Nanterre.

Les salons VIP du Racing donnent en plein sur le terrain qui se muera en bassin olympique pour Paris 2024, tout un symbole. La concentration et la diversité des talents ce matin y est au plus haut : à l’invitation du Département, une trentaine de sportifs de haut-niveau du territoire, dont des sportifs handisport, ont fait le déplacement, malgré un emploi du temps de ministre. Après avoir récupéré son badge et un carnet de note qui le suivra au fil de ses entretiens, chaque participant attend le lancement des hostilités, l’air plus ou moins assuré.« J’ai refait mon pitch, mon CV, je me suis entrainé chez moi devant la glace, explique Timothée Guichen, judoka de l’ACBB. J’ai aussi pas mal travaillé sur ma manière de me tenir pour moins agiter les mains et paraître plus calme ». « Bien sûr j’espère décrocher quelque chose mais je ne mets pas la pression », indique Chloé Houzé, jeune handballeuse issue du centre de formation d’Issy 92.

L’intitulé de l’événement, initié par le Département dans le cadre de son soutien au haut niveau et la Chambre de commerce et d’Industrie des Hauts-de-Seine, est transparent : sur le principe du jobdating, voir du speedating pour les plus bouillants, l’idée est de mettre en relation entreprises et sportifs du territoire. Les premiers sont en quête de mécénat, de contrat de travail, d’alternance de stage... Les seconds voient l’opportunité d’améliorer leur image de marque, de peaufiner leur stratégie RSE voire d’intégrer un nouveau collaborateur porteur de valeurs fédératrices : esprit d’équipe, résilience face aux épreuves et à l’adversité, goût de la gagne...

Allier sport et vie professionnelle

Rares sont effet les disciplines qui permettent aux athlètes, y compris aux meilleurs, de vivre uniquement de leur passion et les revenus sont d’autant plus faibles que la carrière est débutante. « Onze athlètes des Hauts-de-Seine ont été médaillés aux JO de Tokyo et j’espère qu’en 2024 nous ferons encore mieux, se félicite Georges Siffredi, mais tout ne monde n’est pas Mbappé et, parmi nos sportifs, beaucoup sont amateurs. Il leur est parfois difficile d’allier haut niveau et vie professionnelle et tout doit être mis en œuvre pour les aider et les conforter sur ce plan. »  Les quarante entreprises, chacune bien identifiées derrière leur stand, ont été mobilisées par la CCI par l’intermédiaire de son club GO JO-P 92 qui rassemble six cents sociétés, du grand groupe à la PME autour des opportunités générées par les Jeux. « Le sport a beau faire partie de la vie de tous les jours de chacun d’entre nous, y a une forme de timidité entre le monde de l’entreprise et le monde sportif, estime Patrick Ponthier, de la CCI, le fondateur du club, Il faut ce genre d’événement qu’ils puissent se rencontrer. »

Son sport, le tir à l’arc, coûte cher, en particulier en matériel : à 21 ans, Mélodie Richard fait partie du cercle de haute performance, un cénacle réunissant des athlètes retenus par l’Agence nationale du sport qui bénéficie de revenus garantis. « Je sors du dispositif en fin d’année alors que je serai en pleine préparation olympique, je cherche à stabiliser mes revenus, explique-t-elle. Grace au sportdating, j’ai pu rencontrer une dizaine d’entreprises, dont deux qui semblaient ouvertes à un mécénat ou à un partenariat. » De son côté Corentin Sellier, licencié au club athlétique de Montrouge, en hockey sur gazon, « un sport peu connu en France » en convient-il avec fair play devant ses interlocuteurs n’en a pas moins remporté les championnats du monde cette année. Ce palmarès et son bagout ont de quoi séduire. Il cherche un soutien pour assurer l’aspect diététique de sa préparation et prospecte en même temps pour un stage ou emploi en lien avec ses études dans la finance après les Jeux. « J’ai rencontré sept ou huit entreprises, certaines sont mêmes venues vers moi spontanément, s’étonne-t-il, ce n’est pas très courant ». Les athlètes les plus jeunes, peu familiers du monde de l’entreprise, l’ignorent parfois mais ils suscitent facilement, par leur parcours, l’intérêt voire l’admiration.