Le parc départemental André-Malraux, un espace de verdure du Département des Hauts-de-Seine situé au pied de La Défense.

La lutte contre les violences faites aux femmes, un combat quotidien

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Solidarité

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Solidarité
Chef de file des solidarités, le Département se mobilise pour la lutte contre les violences faites aux femmes. Son plan d’action s’inscrit dans une démarche globale reposant sur trois piliers : le renforcement de son engagement pour l’égalité des chances, la lutte contre les violences faites aux femmes et la sensibilisation des jeunes filles et garçons à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Avec près de 1,9 M€ alloués en 2024 aux associations spécialisées et la création, en 2023, de l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes, le Département est très fortement engagé, depuis de nombreuses années, dans l’accompagnement des femmes victimes de violence et de leurs enfants, co-victimes.
Autour du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Département met en œuvre des actions de sensibilisation des professionnels et du grand public.
 

Un peu d’histoire

Malgré l'adoption, en 1979, par l'Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, la violence à l'égard des femmes et des filles reste l'une des violations des droits de l'homme les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices au monde.

Vingt ans après, en 1999, l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

Contexte mondial

Selon les informations communiquées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « la violence à l’égard des femmes constitue une grave violation des droits humains et un problème de santé publique de l’ampleur d’une pandémie. Elle est associée à de graves conséquences à court et à long terme sur la santé physique, sexuelle, reproductive et mentale des femmes et des enfants. La violence à l’égard des femmes a des coûts sociaux et économiques importants pour les communautés et les nations ». Ainsi, on estime qu’« elle touche une femme sur trois, un chiffre inchangé ces dix dernières années et les estimations mondiales les plus récentes montrent qu’en moyenne, plus de 5 femmes ou filles sont tuées toutes les heures par une personne de leur propre famille » (Violence Against Women Prevalence Estimates, 2018 pour l’OMS).

Ces dernières années, selon l’ONU, « la violence à l’égard des femmes s’est même intensifiée dans différents contextes, y compris l’espace de travail et les espaces en ligne, et a été exacerbée par la pandémie de Covid-19, les conflits et les changements climatiques ».

Dans le monde, les femmes sont donc les premières victimes de violences de tous types : violences au sein du couple, violences sexuelles et sexistes, harcèlement, mariages forcés, mutilations sexuelles, trafic d'êtres humains ou encore prostitution. Sphère privée, espaces publics ou en ligne, ces violences prennent leur racine dans les inégalités entre les femmes et les hommes. Elles correspondent à un continuum pouvant aller jusqu’au féminicide. Qu’elles soient physiques, sexuelles, économiques, administratives, technologiques ou psychologiques, elles sont systémiques et protéiformes.

Selon l’observatoire national des violences faites aux femmes, une femme est décédée en moyenne en France en 2022 tous les trois jours. 118 femmes ont été victimes de féminicide au sein du couple (pour 27 hommes). 366 personnes ont été victimes d’une tentative de féminicide ou d’homicide au sein du couple, dont 267 femmes. Les enfants sont co-victimes des violences au sein du couple. Douze enfants mineurs ont été victimes de féminicides ou d’homicides dans un contexte de violences au sein du couple.

239 000 victimes de violences au sein du couple ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie, dont 86% de femmes. 217 000 femmes ont par ailleurs déclaré avoir été victimes de viols, tentatives de viols et/ou d’agressions sexuelles.

Dans les Hauts-de-Seine

Dans le cadre de sa stratégie en faveur des droits des femmes, et de l’égalité entre les femmes et les hommes, le Département a créé, en mars 2023, l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes. Observatoire qui vient renforcer la lisibilité et la cohérence d’une politique publique partenariale, au service des femmes victimes de violences.

Outre la réalisation d’un diagnostic à l’échelle des Hauts-de-Seine, sa mission est de développer des dispositifs innovants afin d’apporter des réponses concrètes et adaptées à chaque situation de violence et de fluidifier les parcours des femmes victimes de violences, et de leurs enfants, du repérage systématique à la sortie des violences, en passant par la mise à l’abri et les différentes mesures d’accompagnement.

S’agissant des violences faites aux femmes, le Département des Hauts-de-Seine se mobilise depuis de nombreuses années. Les subventions départementales allouées en 2024 aux associations spécialisées se sont ainsi élevées à près de 1,9 M€ :

  • 259 115 € pour soutenir le dispositif d’écoute et d’accueil FVV92, assurant ainsi une prise en charge adaptée des femmes victimes. 870 appels ont été reçus sur la ligne téléphonique d'écoute en 2023, dont 93 % concernaient des violences conjugales.
  • 848 500 € alloués à l’hébergement temporaire et d’urgence, contribuant ainsi aux 333 places d’hébergement dédiées aux femmes, victimes de violences conjugales, et à leurs enfants. En 2023, ces places ont permis de protéger 568 femmes et enfants, victimes d’un père et conjoint ou ex-conjoint violent.
  • 716 841 € alloués pour l’aide aux victimes (dispositif « Assistance Victimes des Hauts-de-Seine », constitué de permanences juridiques dans les commissariats et du service d’aide aux victimes en urgence, permanences de travailleurs sociaux dans neuf commissariats des Hauts-de-Seine, consultations de victimologie assurée au Centre Médico-judiciaire des Hauts-de-Seine à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, accès au droit). Ces dispositifs ont permis d’accompagner 2 101 femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
  • 25 000 € en soutien à l’association L’Escale Solidarité Femmes, chargée d’évaluer et de centraliser l’ensemble des situations de potentiel grave danger signalées par le Procureur et d’accompagner les femmes dotées d’un téléphone tout au long du dispositif.  En 2023, 78 femmes en ont été équipées d’un Téléphone Grave Danger.

Parallèlement au soutien apporté aux acteurs locaux, de nombreuses actions sont menées quotidiennement par les treize Services de Solidarités Territoriales du Département dans le cadre de ses missions de Solidarité, pour l’accompagnement des femmes victimes de violence et leurs enfants victimes.

Par ailleurs, conscient de l’importance de sensibiliser les filles et les garçons au respect entre les femmes et les hommes dès le plus jeune âge, le Département a mis en place un plan d’action global et volontaire dans les collèges des Hauts-de-Seine. Pour l’année scolaire 2023-2024, près de 17 500 collégiens ont ainsi participé à des actions de sensibilisation à l’égalité femmes-hommes, de déconstruction des stéréotypes, d’éducation à la vie affective et sentimentale et, pour les filles, d’éducation à des thématiques de santé féminine.

Le Département, avec ses Centres de Santé Sexuelle, a notamment réalisé des interventions EVRAS dans les collèges afin d’accompagner les jeunes dans leur vie relationnelle, affective et sexuelle, pour les aider à devenir des adultes épanouis, responsables et respectueux.

Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, autour du 25 novembre 2025, le Département déploie :

Une campagne de sensibilisation dans tout le territoire, notamment avec le message « Une fois, c’est déjà trop » repris dans le cadre d’une vaste campagne de communication, visant à interpeler et sensibiliser le grand public, pour une prise conscience du phénomène des violences faites aux femmes. Cette campagne a également vocation, comme en 2023, à aider des femmes victimes à sortir du silence et à solliciter un accompagnement en appelant les lignes d’écoute départementale ou nationale dédiées.

Des temps d’échanges et de sensibilisation proposés aux usagers des Pôles sociaux du Département, dans les SST (Services de Solidarité Territoriale), PMI (Protection maternelle et infantile) et Centres de santé sexuelle. Des violentomètres seront ainsi diffusés pour un usage accompagné par un travailleur social ou médico-social.

Un colloque interprofessionnel (sur inscription uniquement) sur le thème « Les violences au sein des couples adolescents et jeunes ». Le phénomène des violences qui s’immiscent dans les couples d’adolescents (et de jeunes adultes) a longtemps été ignoré et incompris. Ce thème, qui, comme les cyberviolences en 2023, est encore très peu couvert, correspond malheureusement à une réalité confirmée par différentes études. Plus de deux femmes de moins de 25 ans sur 10 déclarent avoir déjà été victimes de violences de la part de leur partenaire actuel ou d’un ex-partenaire, contre 16% pour les femmes de 35/49 ans et 15% pour les 50/64 ans (Source : sondage octobre 2020 OpinionWay pour l’association En avant toutes).

L’objectif du colloque sera de mieux comprendre la construction des relations amoureuses à l’adolescence et les vulnérabilités à la victimisation/perpétration des violences dans les couples adolescents et jeunes. Plusieurs tables rondes seront proposées avec les experts institutionnels et associatifs sur les thématiques suivantes :

- les réponses judiciaires,
- les bonnes pratiques de prévention, de repérage et d’accompagnement de ces violences.

La période du 25 novembre sera également l’occasion de diffuser, à l’attention des professionnels, la mise à jour d’un guide développé par l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes, recensant les dispositifs et structures d’accueil et d’accompagnement des femmes victimes de violences conjugales. D’autres guides sur l’accompagnement des femmes victimes des autres violences (prostitution, mutilations sexuelle féminine…) sont prévus à l’horizon 2025.

Enfin, le Département soutient l’Institut des Hauts-de-Seine qui œuvre au quotidien pour accompagner les jeunes filles, les femmes isolées, ou encore les femmes migrantes dans le domaine de la santé, de la prévention, de l’éducation et de l’insertion professionnelle. Différentes actions sont ainsi mises en place par l’Institut des Hauts-de-Seine depuis de nombreuses années, notamment pour faciliter l’insertion à l’emploi et dans la vie quotidienne des femmes apprenantes à travers les Ecoles Françaises des Femmes.

Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, un atelier de sensibilisation sur la prise en charge des femmes victimes de violences sera proposé, le 19 novembre, aux coordinatrices des Ecoles Françaises des Femmes. Des ateliers de self-défense seront également organisés pour les apprenantes des Ecoles.

Des tournées du Bus Santé Femmes seront quant à elles programmées dans les communes de Clichy-la-Garenne, le 28 novembre, et du Plessis-Robinson, le 29 novembre.

Pour plus d’informations : institut-hauts-de-seine.fr

Le Département proposera également à son personnel différentes actions visant à valoriser et à continuer de faire connaître, d’une part, le dispositif de signalement mis en place afin de prévenir et traiter les actes de violences, de discrimination, de harcèlement, et d’agissements sexistes au travail, et, d’autre part, les ressources mobilisables en interne pour les violences subies dans la sphère privée. L’ensemble du personnel doit par ailleurs, depuis le début de l’année, suivre une formation obligatoire sur les discriminations, en complément des formations proposées aux managers et aux agents de terrain sur le repérage systématique des femmes victimes de violences. En complément, un quiz sera proposé à l’ensemble des agents pour les sensibiliser sur les violences sexuelles et sexistes.

L’Observatoire départemental des violences faites aux femmes et le programme autour du 25 novembre sont susceptibles de bénéficier d’un financement de l’Union européenne au titre du Fonds social européen (FSE +) pour la période de juillet 2024 à décembre 2025.

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Les violences au sein du couple : de quoi parle-t-on ?

Les violences au sein du couple sont à différencier des disputes ou conflits conjugaux où les deux personnes qui se disputent cherchent un compromis à leurs divergences de point de vue dans un rapport d’égalité pour sortir du conflit. Dans les violences au sein du couple, l’homme violent instaure un rapport de domination, de pouvoir et d’emprise sur la femme victime pour la dominer, la contrôler, voire la détruire.

Les violences prennent des formes variées et s’exercent dans des relations intimes par un conjoint ou ex-conjoint, un compagnon ou ex-compagnon. Tout acte de violence au sein du couple constitue un délit, voire un crime, devant faire l’objet d’une plainte au commissariat, que les faits soient anciens ou récents. Si la victime n’est pas prête à porter plainte par peur des représailles, il lui est possible d’être auditionnée dans le cadre d’un procès-verbal de renseignement judiciaire.

Les cyberviolences au sein du couple sont l’utilisation malveillante des outils numériques ou des nouvelles technologies par le partenaire ou ex-partenaire violent pour renforcer le contrôle, la surveillance, l’humiliation, la menace et le chantage sur sa partenaire ou ex-partenaire.

Le cycle des violences comporte quatre phases qui se répètent et s’intensifient avec le temps. L’objectif de l’auteur est de piéger sa victime dans une relation d’emprise pour la dominer. La victime est alors conditionnée à répondre aux attentes de son agresseur qui n’a aucune considération pour son libre arbitre et son bien-être. Ce qui compte pour l’auteur des violences, c’est la satisfaction de ses propres besoins / désirs / frustrations, peu importe ceux des autres.