À la Manufacture de Sèvres, la céramique prend vie

2min 50sec de lecture

Culture Patrimoine Exposition

-

2min 50sec de lecture

Culture Patrimoine Exposition
Les collections de la Manufacture, à l'image de ces panthères de Yatsui Kôji, sont enrichies pour cette exposition de prêts importants, en provenance d’institutions prestigieuses.CD92 / Olivier Ravoire
"Formes Vivantes", la nouvelle exposition du musée national de Céramique de Sèvres, organisée avec le soutien du Département, est une célébration de la rencontre à travers les siècles entre l’argile et la nature. À découvrir du 9 novembre 2022 au 7 mai 2023.

Reprise d’une exposition du musée national Adrien-Dubouché de Limoges, augmentée d’œuvres significatives en provenance des collections de la Cité de la céramique de Sèvres, Formes vivantes retrace jusqu’au 7 mai 2023 le lien qui unit le minéral de l’argile et l’univers du vivant. Au fil du parcours d’exposition, qui fait dialoguer près de 350 œuvres, le visiteur est amené à appréhender la céramique comme un testament des évolutions plastiques et scientifiques de la Renaissance à nos jours.

« Le monde du vivant, ainsi que l’écrit Judith Cernogora, co-commissaire de l’exposition, nourrit les créations de la Manufacture de Sèvres depuis ses origines et a donné lieu à des œuvres directement inspirées du règne animal, végétal, minéral. » Patrimoine par essence figé, la faïence n’a pour autant été boudé par les artistes de l’esprit rocaille ou de l’Art nouveau, qui l’employaient comme un des supports d’expression de leur rapport évolutif à la nature.

Une réflexion environnementale

Tout commence avec le naturalisme, qui fait du monde animal et végétal une source d’inspiration et d’imitation d’un réalisme édifiant pour les Pygmalions des XVIe et XVIIe siècles. Les découvertes de l’infiniment petit et l’influence décisive pour les consciences européennes des travaux de Darwin transformeront petit à petit la relation des modernes à la nature, objet d’une approche à la fois plus abstraite et plus sensible, à mesure de la prise de conscience accrue de sa fragilité. Une préoccupation toujours d’actualité. 

« À l’heure où les extinctions d’espèces et la perte de diversité biologique constituent un recul historique et culturel qui nous interroge sur la place du vivant, cette exposition nous montre la force d’un propos scientifique pointu articulé à la richesse artistique de la céramique », souligne Jeanne Bécart. Les œuvres les plus anciennes côtoient ainsi des créations des XXe et XXIe siècles, témoignages contemporains d’un rapport plus libre au corps et plus inquiet à l’environnement. Parmi elles, une réalisation de l’artiste Nadège Mouyssinat, spécialement imaginée pour l’exposition. Un cabinet de curiosité, qui ne demande qu’un regard d’Aphrodite pour s’éveiller.

 

La Cité de la céramique et le JAD, une émulation créative

En pleine effervescence depuis son ouverture en septembre dernier, le Jardin des Métiers d’Art et du Design occupe les anciens locaux de l’École nationale supérieure de céramique. Un emplacement privilégié, à deux pas de la Cité de la céramique de Sèvres, voué à faciliter les synergies entre les deux institutions. « La proximité géographique et la discipline qu’ils partagent rendent évident le dialogue entre le JAD et la Cité de la Céramique, souligne Jeanne Bécart. Ce sont deux lieux qui célèbrent l’amour de la matière, le respect du geste et du temps nécessaire à l’émergence de la beauté ». Deux lieux, pensés pour se nourrir mutuellement, comme des espaces d’ouverture et d’éveil à la culture pour tous.

Retrouvez toutes les informations sur l'exposition Formes Vivantes, en consultant notre focus ici.