La santé féminine comme cheval de bataille

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Solidarité Éducation et jeunesse

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Solidarité Éducation et jeunesse
Bénédicte de Kerprigent, directrice de l’Institut des Hauts-de-Seine, Georges Siffredi, président du Département, Patrick Jarry, maire de Nanterre, et Camille Bedin, conseillère départementale déléguée à l’égalité hommes/femmes, ont visité l’atelier santé de Nanterre, en marge de l’inauguration des nouveaux locaux de l’école française des femmes. CD92/JULIA BRECHLER
Le 8 mars, date symbolique, a vu l’inauguration des nouveaux locaux de l’école française des femmes de Nanterre, portée par l’Institut des Hauts-de-Seine. À l’initiative de cette association et du Département, la journée internationale des droits des femmes a pris, partout sur le territoire, la forme d’une grande journée autour de la santé féminine.

Si la cause du préservatif est entendue, la solution restant, de l’avis de toutes, passagère, du stérilet ou de la pilule, que choisir ? Autour d’Élodie Edmond, sage-femme dans les deux centres municipaux de santé de Nanterre, le débat est animé et sans tabou. « C’est beaucoup plus efficace que la pilule et au moins on oublie pas », estime Ghizlane. Cette dernière permet de lutter contre l’acné hormonale, signale toutefois la professionnelle. « La contraception suscite souvent beaucoup d’inquiétudes, car tout est basé sur des « on-dit ». Je suis là pour leur donner des informations objectives et fiables et, dès que je peux, des chiffres. » Sur le stand voisin sa consoeur de la protection maternelle et infantile, délivre, elle, des informations davantage axées sur la grossesse. « On essaie de brasser large afin de s’adresser à toutes les femmes » poursuit la sage-femme. Les participantes à cet atelier santé sont également sensibilisées à la lutte contre les violences faites aux femmes. Avec la présence d’associations comme l’Afeid – accueil des femmes en difficulté – l’Adavip – l’association d’aide aux victimes d’infractions pénales ou encore l’Escale. « Pendant la crise sanitaire, certaines femmes ont cessé de se faire dépister. Cette année nous avons donc voulu axer cette journée sur la santé de la femme, explique Bénédicte de Kerprigent, directrice de l’Institut des Hauts-de-Seine, association soutenue par le Département des Hauts-de-Seine. Les ateliers santé permettent aussi de parler d’autres sujets qui les préoccupent comme la précarité ou le sentiment de solitude. » Proposé tout au long de la journée au sein des six Écoles françaises des femmes alto-séquanaises, ces ateliers santé auront permis de toucher près de cinq cents femmes sur l’ensemble du territoire.

Cette journée a aussi coïncidé avec une inauguration, celle des nouveaux locaux de l’école française des femmes de Nanterre, en centre-ville. Trois salles de classes lumineuses où les femmes migrantes accèdent à un cursus d’enseignement à la carte, à coût modique  : cours de français langue étrangère, d’informatique, accompagnement vers l’emploi. Une tisanerie et une bibliothèque sont en accès libre pour leur permettre de tisser des liens. « Au-delà des enseignements, ce qui compte ici, c’est que les femmes puissent reprendre confiance en elles, être en contact avec d’autres, s’exprimer et échanger », souligne Georges Siffredi, président du Département. Sur les murs, des visages de femmes, les unes égéries connues, les autres, élèves de l’école, sont une manière de dire qu'il faut croire en ses rêves.

Contre la précarité menstruelle

Autre terrain de sensibilisation, l’université Paris-Nanterre et ses 23 000 étudiantes. C’est là qu’a fait étape le Bus santé femmes de l’Institut, d'ordinaire déployé au cœur des communes. Avec, en plus des habituels dépistages – vision, audition, diabète –,  des ateliers balayant l’ensemble des questions de santé sexuelle : hygiène intime, contraception et grossesse, cancers féminins. À l’occasion du lancement d’une nouvelle campagne baptisée « Toutes culottées » contre la précarité menstruelle, des culottes menstruelles ont aussi été distribuées à ce public au budget limité. « La culotte menstruelle, ça fait un moment que j’y réfléchismais à trente euros la pièce, il y a de quoi hésiter. Là, je vais pouvoir découvrir », estime Victoria, vingt et un an, sachet contenant sa découverte à la main. La culotte a été préféré à d’autres types de protections par l’Institut. « Contrairement aux serviettes hygiéniques, qu’il faut constamment renouveler, c’est un support qui permet l’autonomisation et qui préserve leur intimité et leur pudeur », justifie  Bénédicte de Kerprigent. Cette année, près de 3 000 culottes seront distribuées, sur le campus de Nanterre mais aussi au sein du réseau des Écoles françaises des femmes et de ses partenaires, ou dans les collèges lors des forums Giga La Vie.