Le Programme Départemental d'Insertion (PDI)

Ce programme définit la politique départementale qui va permettre de mettre en place une offre de services vers un retour à l’emploi, un juste équilibre droits-devoirs, et des solutions adaptées à chacun.

Le Programme départemental d’insertion 2024-2026 est le fruit d'un travail commun entre les professionnels de terrain et France Travail. Inspiré par le Service Public de l’Insertion et de l’Emploi (SPIE), expérimenté par les Hauts-de-Seine en 2023, il tend à mieux coordonner les acteurs de l’emploi et de l’insertion. Il prévoit aussi de déployer un réseau de référents PDI/RSA dans les agences France Travail, pour renforcer l'accompagnement des bénéficiaires du RSA.

Un outil pour le Département

Le Département pilote et coordonne les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle, et finance le revenu de solidarité active (RSA). Pour ce faire, le programme d'insertion :

  • Recense les besoins sur le territoire
     
  • Identifie les actions qui peuvent être facilement mises en place
     
  • Vise à concrétiser ces actions. Comment ? En fédérant les professionnels et uniformisant les méthodes, pour toucher davantage de publics.
  • L’emploi est l’horizon de tous les bénéficiaires du RSA .
    Il s'agit de révéler les envies, les compétences et l’énergie des personnes en insertion, de créer la rencontre avec le monde de l’entreprise. Pour cela, il faut à la fois tenir compte des réalités du marché du travail, mais aussi des besoins et difficultés des demandeurs d’emploi.
  • La politique d’insertion doit permettre aux personnes de sortir de la précarité.
    Près de la moitié des bénéficiaires sont dans le dispositif depuis plus de 4 ans et cumulent les difficultés : santé, logement, endettement, isolement, etc. Les efforts doivent se concentrer en particulier vers ces publics.
     
  • Pas de prise en charge « à la chaîne » : tous les bénéficiaires du RSA ont droit à un accompagnement de qualité et adapté à leur situation.
    Avec l’offre de services du PDI, les référents doivent pouvoir proposer des parcours qui prennent en compte les projets et les difficultés de chacun. C’est pourquoi des moyens humains suffisants doivent être déployés.
     
  • Chaque bénéficiaire est acteur de son parcours d’insertion.
    Il coconstruit son projet individuel avec son référent, et chaque étape de son parcours d’insertion sera indiqué dans un contrat d’engagement.
     
  • La coordination des partenaires de l’insertion, de la formation et de l’emploi est indispensable pour sortir du RSA.
    Elle permet une vue globale de la situation d’une personne accompagnée. Un parcours adapté peut alors lui être proposé.

L’offres de service du PDI

Élaboré par les services du pôle Solidarités, avec l’appui de l’agence interdépartementale d’insertion ActivitY’, le PDI 2024-2026 est structuré autour de trois grandes orientations :

Surmonter les freins à l'emploi

Les trois-quarts des bénéficiaires du RSA rencontrent des difficultés sociales (argent, santé, logement) qui bloquent leur accès à l’emploi. Des solutions leurs sont proposées pour leur permettre de lever ces obstacles.

Un accompagnement en santé

Les problèmes de santé mal pris en charge peuvent fragiliser l’insertion professionnelle. Il s’agit de détecter ses limites et d’en prendre conscience, de bien s’informer sur son état de santé, et de trouver une prise en charge de soins médicaux et psychologiques. Les services du Département apportent leur soutien via :

  • L’aide aux démarches administratives
  • Un diagnostic médical en partenariat avec l’Assurance maladie
  • L’Accompagnement spécifique personnalisé (ASP), proposé par l’association ARPEIJE pour les bénéficiaires du RSA qui rencontrent notamment des difficultés de santé mentale ou d’addictions. 

Des dispositifs d’aide au logement

Seuls 25 % des personnes sans domicile ou hébergées ont un emploi, tandis qu’un revenu insuffisant, lié au chômage, rend plus difficile l’accès à la location ou le maintien dans un logement. Le Département aide les personnes en difficulté à se loger grâce à plusieurs dispositifs :

  • Le FSL Accès logement permet de financer l’accès à un logement (dépôt de garantie, premier loyer, etc.)
  • Le FSL Maintien permet la prise en charge, sous conditions de ressources, de dettes de loyer, de charges ou d’énergie, afin d'éviter les expulsions
  • Un accompagnement social lié au logement (ASLL) est aussi proposé pour les ménages en difficulté, avec possibilité d'un hébergement temporaire. 

La maîtrise du français

Elle est essentielle pour effectuer ses démarches administratives, accéder à ses droits, et chercher un emploi. La non-maîtrise de la langue constitue l'un des principaux freins à l'embauche, surtout pour les personnes nées à l’étranger ou avec une faible formation scolaire. Pour y remédier, le Département propose :

  • Un diagnostic pour évaluer les besoins linguistiques de chaque bénéficiaire
  • Un parcours de formation en 4 modules organisé par l’ACIFE et l’ASSOFAC (alphabétisation, français langue étrangère, etc.), permettant d'acquérir une autonomie en français orale et écrite.

Des aides à la mobilité

Malgré le riche réseau de transports des Hauts-de-Seine, les horaires décalés et les situations familiales peuvent compliquer les déplacements. Le Département propose :

  • Un diagnostic personnalisé des besoins en mobilité avec Wimoov
  • Des aides pour acheter ou louer un vélo, un scooter ou une trottinette électrique avec Wimoov
  • Une aide à la location d’une voiture avec Papa Charlie

Des solutions de garde d'enfants

La difficulté à faire garder ses enfants ou à les éduquer peut éloigner du marché du travail, surtout pour les familles monoparentales, qui représentent 26% des BRSA. Les parents concernés peuvent bénéficier :

  • D'orientations vers des solutions de garde, en partenariat avec la Caisse d’allocations familiales, les communes, les centres sociaux et autres partenaires associatifs
  • De l'Allocation départementale garde d’enfant (Bébédom), une aide aux modes de garde individuels
  • De dispositifs d’accompagnement et d’écoute à la parentalité (médiation familiale, etc.).

La confiance en soi

La confiance en soi et la maîtrise des codes professionnels (tenue, expression, gestion du stress) sont essentielles pour trouver un emploi. Afin d'aider les demandeurs d’emploi à améliorer leur image et à réussir leurs entretiens, sont mis en place :

Faire monter en compétences et orienter

Le manque de qualifications, accentué par la digitalisation et la tertialisation des activités économiques, freine l’embauche. Les attentes des employeurs ne correspondent pas toujours aux compétences et projets des demandeurs d’emploi. En parallèle, certains secteurs peinent à recruter. Le Programme départemental d’insertion y répond par des parcours de découverte métier et des formations, en lien avec les opérateurs locaux.

Un accompagnement pour élaborer son projet professionnel

Beaucoup de personnes en insertion ont du mal à construire leur projet professionnel, faute d’informations sur les métiers ou de visibilité sur leurs propres compétences. Pour les aider, un accompagnement complet a été mis en place. Il comprend :

  • Un diagnostic pour évaluer les atouts et les freins avec l'association FAIRE, l’ACIFE et le GRETA
  • Des solutions pour lever les obstacles (telles qu'une remise à niveau languistique et numérique) et monter en compétences
  • Des immersions en entreprise et des rencontres avec des professionnels pour découvrir des métiers
  • Une préparation aux entretiens et aux formations, par des simulations ou des tests
  • Un suivi pendant trois mois après l’embauche ou l’entrée en formation.

Un accompagnement à la création d'entreprise

Créer sa propre activité peut être une solution efficace pour sortir de la précarité. Pour autant, l’entreprenariat demande des compétences nombreuses et un investissement important. Pour aider les bénéficiaires du RSA qui veulent se lancer, le PDI favorise un parcours d’accompagnement à l’entreprenariat de 12 mois avec l’opérateur Positiv. Le but ? Établir un diagnostic des compétences du porteur de projet, étudier la faisabilité du projet, accompagner sur le développement de l'entreprise... Ou, le cas échéant, orienter vers un nouveau projet professionnel.

La maîtrise des outils numériques et bureautiques

D’après une étude menée par France Travail, 12% des demandeurs d’emploi n’utilisent pas internet pour leurs recherches. Parmi eux, 45% ne savent pas utiliser internet et 23% ne sont pas bien équipés. Pourtant, 52% des offres d’emploi sont publiées en ligne. Il est aussi indispensable de savoir gérer son image sur les réseaux sociaux. Le PDI prévoit donc des actions d'apprentissage aux outils sur ordinateur avec ses partenaires ASSOL et ASSBL. Sont proposés :

  • Des stages de montée en compétence digitale individuels ou en ateliers bureautiques 
  • Des formations à la recherche d'emploi : CV, collecte des offres, envoi de candidatures, etc.

Un accès facilité à la formation

La formation permet souvent de construire un projet professionnel solide, favorise les reconversions et les évolutions de parcours. L'Aide individuelle personnalisée (AITRE) vient compléter les aides financières de droit commun (France Travail, Région Ile-de-France, etc.), pour financer une formation dans le cadre d’un parcours d’accès à l’emploi.

La découverte des métiers "en tension"

Beaucoup d'emplois restent non pourvus, notamment dans les Hauts-de-Seine. Certains secteurs d’activité ont aussi de fortes difficultés à recruter. En effet, bien souvent, les publics en insertion ne s’orientent pas naturellement vers ces secteurs d’activité économique. Les raisons ? Une méconnaissance du marché du travail, ou des idées préconçues sur les compétences requises dans ces métiers. Plusieurs  actions sont déployées pour orienter les bénéficiaires du RSA vers les secteurs les plus recruteurs :

  • Des salons professionnels sur le territoire autour des métiers des services à domicile et du prendre soin, avec E-tonomy Job
  • Les "pôles d'orientation" mis en place par l'agence ActivitY’ : durant cinq jours, les participants sont informés et mis en situation professionnelle sur les métiers de la petite enfance, services à domicile, hôtellerie-restauration, bâtiment, transports, numérique...
  • Des témoignages de professionnels, mises en situation, immersions en entreprise et autres moyens, pour découvrir une filière en tension et ses métiers
  • Un diagnostic personnalisé sur les compétences et la motivation du participant, au regard des attendus du métier
  • Des préconisations pour un parcours personnalisé, avec des solutions pour surmonter ses freins à l'emploi et une formation qualifiante ou certifiante
  • Une mise en relation avec les recruteurs.

 

Accompagner vers l’emploi

L'expérience d'un candidat est déterminante pour un recruteur ! C'est pourquoi le PDI mise en particulier sur les emplois dits "de transition" : les personnes en insertion se forment directement sur le terrain et peuvent ainsi acquérir une expérience récente, à valoriser dans leurs recherches d'emploi.  Elles se réhabituent ainsi au monde du travail progressivement, avec un accompagnement.

L’emploi de transition peut prendre la forme de contrats dans les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), de contrats via les clauses d’insertion dans les marchés publics ou de Contrats uniques d’insertion - Parcours emploi compétences (CUI-PEC).

Un parcours emplois compétences (CUI-PEC)

Les CUI-PEC sont des contrats aidés du secteur non marchand. Ils ont pour but d'encourager les bénéficiaires du RSA à se remettre en activité. Ils reposent sur le trio emploi / accompagnement socioprofessionnel / accès à la formation. Le Département les finance pour le territoire dans le cadre d'une convention annuelle avec l'État. Un accompagnement est assuré au sein d’ActivitY’ par une équipe experte en insertion professionnelle.

  • Le bénéficiaire du RSA salarié en contrat PEC, reprend une activité professionnelle à raison de 20 à 35 heures de travail par semaine, pour une durée de 6 à 12 mois
  • L’employeur peut être tout employeur public, y compris le Département au sein de ses services : sociaux, administratifs, entretien des espaces verts, entretien des bâtiments, etc
  • Un conseiller en insertion suit le salarié, ce qui lui permet de travailler sur son projet professionnel
  • Le contrat est renouvelable pour une durée maximale de 24 mois

L’insertion par l’activité économique

Ce système permet à des personnes en difficulté de trouver un emploi transitoire dans un environnement protégé. L'objectif est qu'elles puissent, à terme, trouver un travail sur le marché du travail classique. Il existe quatre catégories de structures d’insertion par l’activité économique :

  • Les chantiers d'insertion
  • Les associations intermédiaires
  • Les entreprises de travail temporaire d'insertion
  • Les entreprises d'insertion

Le Département des Hauts-de-Seine finance 70 structures via l’agence ActivitY’, en coordination avec l’Etat. En parallèle, le club départemental Busin'ess 92 accompagne leur développement économique, notamment par le biais de formations.
Ces structures interviennent dans des secteurs variés, tels que l'entretien des espaces verts, la restauration, la logistique, la conciergerie ou le nettoyage. Environ 900 salariés en insertion sont ainsi embauchés chaque année.

Des clauses d'insertion dans les marchés publics

Les entreprises titulaires du marché s'engagent à embaucher des personnes en insertion. Ces dernières bénéficieront de formations durant toute la période d’emploi. Les contrats proposés sont des contrats à durée déterminée, des contrats de professionnalisation ou des contrats d’apprentissage, selon les publics concernés. Environ 400 personnes par an trouvent ainsi un emploi dans les marchés publics du Département des Hauts-de-Seine et de l’Etablissement public Paris La Défense, en particulier dans le secteur du bâtiment. Et pour les employeurs qui peinent à recruter, ces clauses sociales constituent une opportunité !

Pour développer ces clauses, le Département déploie plusieurs actions :

  • Des conseils aux maîtres d’ouvrage et les donneurs d’ordre via l’agence ActivitY’, pour intégrer des clauses d’insertion dans leurs marchés 
  • Une équipe de facilitateurs(trices) pour mettre en œuvre ces clauses dans les marchés passés par le Département et l’Etablissement public Paris La Défense
  • Les candidats sont aussi accompagnés dans leur parcours d'insertion, avec un accès à un ensemble de services : les levées de freins à l'emploi du PDI, les préparations à l’emploi (POEC) proposées par France Travail, et les formations qualifiantes des opérateurs de compétences (OPCO) et des centres de formation.