Zéro pesticide dans les parcs départementaux

Afin de préserver la qualité de l’environnement et des organismes vivants, le Département n’utilise plus aucun pesticide, herbicide, engrais azoté de synthèse, sur l'ensemble de ses parcs.

Une obligation à l'échelle nationale

Suite au Grenelle de l'Environnement, le Ministère en charge de l'Agriculture a lancé en 2008 le plan Ecophyto visant à réduire progressivement l'utilisation des produits phytopharmaceutiques en zones agricoles et non agricoles. Il s'agit à la fois de réduire l'usage de ces produits et de limiter leur impact sur l'environnement et la santé humaine.
Dans cette optique, la loi Labbé, traduction du plan Ecophyto, votée le 23 janvier 2014, vise à mieux encadrer l’utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national pour les zones non agricoles. Cette loi comporte deux volets. Un premier interdit leur utilisation dans les espaces verts, forêts et promenades publics à partir de 2020 ; un second volet prévoit l’interdiction de vente au grand public à partir de 2022. Dernièrement, le ministère en charge de l’Ecologie a décidé d’accélérer le processus : les espaces verts, forêts et promenades ouverts au public ainsi que les voiries devraient se passer des pesticides dès 2017, suite au projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte. Dans ce contexte, en application de la directive européenne sur l’utilisation des pesticides compatibles avec le développement durable, une nouvelle version du plan Ecophyto se prépare en 2015. Contrairement aux lois récemment votées, il engloberait également la filière agricole et projette une réduction de 20% de l’usage des pesticides à l’horizon 2020 et de 50% à l’horizon 2025 au niveau national. Ce plan serait organisé autour de six axes :

  1. Faire évoluer les pratiques et les systèmes afin de favoriser la diminution des consommations de produits phytopharmaceutiques. Ce sont des produits chimiques utilisés pour la protection ou le traitement des végétaux. Il existe principalement trois catégories : les herbicides (contre les mauvaises herbes), les fongicides (pour lutter contre les champignons) et les insecticides (pour lutter contre les insectes). L'évolution de leur consommation s’adresse principalement à la filière agricole avec par exemple la création d’un dispositif expérimental : Le certificat d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP). Il facilitera le partage et la diffusion des méthodes et investissements permettant la réduction de l’utilisation ces produits.
  2. Amplifier les efforts de recherche, développement et innovation. Cet axe propose entre autre d’augmenter les recherches pluridisciplinaires sur les risques et les impacts environnementaux et sanitaires relatifs aux pollutions des milieux (air, sols et eau) par les produits phytopharmaceutiques.
  3. Evaluer, maitriser et réduire les risques et les impacts des produits phytopharmaceutiques sur la santé humaine et sur l’environnement. Cela se traduira par exemple par la mise en place d’un dispositif de phytopharmacovigilance (en application de la loi d’avenir pour l’agriculture du 13 octobre 2014).Il a pour objectif la surveillance des effets indésirables des produits phytopharmaceutiques sur l’homme, sur les animaux d’élevage, dont l’abeille domestique, sur les plantes cultivées, sur la biodiversité, sur la faune sauvage, sur l’eau et le sol, sur la qualité de l’air et sur les aliments, ainsi que sur l’apparition de résistances à ces produits.
  4. Supprimer l’utilisation de produits phytopharmaceutiques partout où cela est possible dans les jardins, les espaces végétalisés et les infrastructures. Cela passe par l’interdiction de vente libre-service (et sur internet) des produits phytopharmaceutiques pour les jardiniers amateurs ; ou encore la mise en place d’un référentiel de la protection intégrée.
  5. Politiques publiques, territoires et filières. Cet axe se traduit par la volonté d’arriver à une déclinaison territoriale du plan Ecophyto. Le but est de renforcer l’appropriation du plan par les acteurs du territoire et des filières, et veiller à la cohérence des politiques publiques.
  6. Communiquer et mettre en place une gouvernance simplifiée. L’objectif de cet axe est de diffuser largement les outils et les actions mis en place dans le cadre du plan Ecophyto. Cette communication mettra en avant le défi que constitue la réduction de l’utilisation, des risques et des impacts des produits phytopharmaceutiques pour une agriculture combinant performance à la fois économique, environnementale et sociale.