1 mois, 1 oeuvre : l'art contemporain pour tous et en tout lieu

L'art s'adresse à tous. En tout lieu. C'est la philosophie du Département qui, depuis 2015, ne cesse de cultiver et d'enrichir son Fonds Départemental d'Art Contemporain. Focus sur une collection en devenir et décryptage d'un nouveau projet "1 mois, 1 oeuvre".

Le Fonds Départemental d'Art Contemporain à l'oeuvre

Outil phare du Département, le Fonds Départemental d'Art Contemporain soutient activement la création artistique contemporaine tout en s'inscrivant au coeur de la Vallée de la Culture. De l'installation d'oeuvres dans l'espace public -  exposition Les Extatiques à Paris La Défense et à La Seine Musicale à Boulogne-Billancourt, commande publique comme Les Dessous chics de Claude Lévêque - au concours pour une oeuvre monumentale sur le thème de l'égalité pour la pointe aval de l'Île Seguin, le panel ne cesse de s'élargir. 
Attractivité et circulation des publics sont les maîtres mots de cette politique culturelle dont le Fonds permet d'ouvrir une nouvelle fenêtre sur l'art contemporain. Depuis le Département acquiert chaque année des oeuvres principalement issues du Salon de Montrouge  - dont celle du prix départemental. Encore modeste, la collection se compose de quinze œuvres multiformes (dix videos et aussi peinture, dessin, photos) mais son essence même est de se développer au fil des années par l'acquisition de nouvelles oeuvres.
Une collection qui se découvre aujourd'hui comme une traversée du miroir, nous amène dans un autre univers, un univers parfois mystérieusement familier. Au programme : une vidéo du temps suspendu où les regards, reflets de l'âme, se succèdent comme un film muet ; un banquet décalé où les douze convives en quête de vérité et de bonheur sont joués par une seule et même personne, l'artiste ; le tableau figuratif d'un univers où la mélancolie et la poésie invitent au questionnement... Constats sociologiques ou récits fictifs, le Fonds propose aini une version inédite du monde. 
Les quinze créations sont destinées à devenir de véritables supports et outils de médiation culturelle en voyageant sur le territoire grâce à un nouveau projet, "1 mois, 1 oeuvre" , lancée en 2021. La singularité de ce dispositif est de partager les oeuvres exposées non seulement dans des lieux culturels mais aussi et surtout dans d'autres espaces qui ne leur sont pas dédiés habituellement. Une démarche effectuée dans le but de contribuer à la sensibilisation de tous les publics, par le biais par exemple desstructures sociales, médico-socilaies, des collèges, des Ehpad, des lieux d'insertion... 

Valérie Hubier pour La revue  de la Vallée de la Culture n° 22 - hiver 2020/2021

Paysage bleu est une peinture de Jérôme Delépine. Cette œuvre est un don au Département du fonds culturel de l’Ermitage. Elle est exposée au collège Henri- Bergson à Garches, au Centre de Documentation et d'information (CDI) , du 11 mai au 30 juin 2023.

Le vernissage de l’exposition aura lieu le 5 juin en présence de Jeanne Bécard vice-présidente en charge de la Culture au Département et maire de Garches.
Martine Boulart, présidente du « Fonds culturel de l'Ermitage » présentera l"oeuvre à cette occasion. 

La rencontre en 2020 avec Martine Boulart, créatrice en 2014 du Fonds culturel de l’Ermitage à Garches, a permis l’acquisition de l’œuvre « Paysage bleu » de l’artiste Jérôme Delépine. Cette collectionneuse, qui expose de nombreuses œuvres dans la demeure familiale, organise tous les ans le prix de l’Ermitage remis à un artiste émergent.  C’est à l’occasion de la remise du prix de l’Ermitage 2021, dont la cérémonie s’est déroulée en octobre 2021 à l’Orangerie de Sceaux que le Fonds culturel de l’Ermitage a fait don de l’œuvre au Département qui a intégré le Fonds Départemental d’Art Contemporain pour être valoriser grâce au dispositif « 1 mois, 1 œuvre ».  

Deux cartels sont installés à côté de l’œuvre qui proposent une  présentation de l’œuvre et de l’artiste Jérôme Delépine et une présentation du fonds culturel de l’Ermitage
La médiation sera  relayée pendant toute la période d’exposition par Madame de Courval, professeur-documentaliste et le professeur d’arts plastiques Monsiuer Levan ainsi que les ambassadeurs "culture" du collège.

Qui est Jérôme Delépine ? 

Comme ses maîtres Rembrandt et Turner, Jérôme Delépine joue avec la lumière, maniant le clair-obscur dans des toiles aux glacis veloutés et mystérieux. Des sombres et brumeux paysages, où l’on distingue à peine un arbre, quelques silhouettes, une frêle embarcation chahutée par les vagues, jaillissent des ciels immenses et éblouissants. Ses portraits eux-aussi surgissent du noir, un peu effacés pour marquer le temps qui passe, mais fascinants et angoissants à la fois avec leurs yeux si singuliers, crevant la toile de leur air goguenard, effrayé ou introspectif comme des miroirs de l’âme. Des visages d’une grande humanité dont la manière évoque Rustin.
Une telle fascination pour le mystère de l’ombre et de la lumière interroge toujours. « On se questionne souvent sur ce qui motive notre vocation pour tel ou tel art. Dans tout artiste, il y a une part de fêlure » glisse Jérôme Delépine. Celle de ce jeune peintre de 33 ans, formé à l’art et à la peinture depuis l’âge de 11 ans, c’est la peur de la cécité qui l’assaille depuis l’enfance, à cause d’une maladie congénitale qui a causé la perte d’un œil et laissé 2/10e de vision à l’autre. Résilience aidant, la peinture sera sa lumière, sa liberté, son émerveillement, dans une figuration libre, d’une grande rapidité d’exécution, très instinctive.
 « Mes paysages ou mes personnages sortent de mon imagination, de mes rêves. De toute façon, je ne sais pas ce que c’est que de voir la réalité, mon univers est toujours symbolique. L’important est la vision, et non l’acuité ». Quelque soit la technique employée, huile, dessin ou monotype, Jérôme Delépine travaille sur l’impression que lui donne cette malvoyance, cherchant la matière, la profondeur, les contrastes et l’humanité écrasée, presque blessée par la lumière qui la renvoie à sa quête de la connaissance, du questionnement.

Catherine Rigollet (janvier 2011)

www.jeromedelepine.fr

 

L' œuvre video Mille et une Nuits  de Golnâz Pâyâni ( 2014 Vidéo 5’35’’) a été présentée une première fois du 16 mars au 9 juillet 2021 au service Social Territorial de Colombes/Bois-Colombes, elle a de nouveau été exposée du 22 novembre 2021 au 31 janvier 2022 au Service solidarités Territoriales de Clichy (SST).  Puis du 2 au 30 juin 2022,  au Centre des Marronniers à Châtillon et au Collège les Ormeaux à Fontenay-aux-Roses du 16 janvier au 30 mars 2023.

Qui est Golnâz Payani ?

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CP Golnâz Payani 
Golnâz Pâyâni est née à Téhéran en 1986.
Après une Licence de Peinture obtenue à la Faculté d’Art  de Téhéran, elle poursuit un cursus complet à  l’Ecole d’art de Clermont-Ferrand où elle obtient  son master, le Diplôme National Supérieur  d’Expression Plastique en 2013.
Elle expose en solo ou dans des expositions collectives depuis  2011, en France (Paris, Clermont-Ferrand, Thiers, Toulouse, Châteauroux, Annemasse, Chanonat, Grenoble) et à l’étranger (Téhéran, Londres, New   York, Turin).
Installée en France depuis 2009, elle a obtenu la nationalité française en 2017. 
Elle développe une pratique ouverte où des médiums  variés sont sollicités : film, vidéo, travaux sur tissus, installation, céramique, poésie. 
Depuis 2019 elle est représentée par la galerie Praz-Delavallade, à Paris et à Los Angeles.
  www.golnazpayani.com

 Je m’intéresse à la fine frontière entre le visible et l’invisible, à l’objet qui suggère la chose désormais disparue. À la recherche de « moi » après avoir quitté mon pays, une question m’obsède : à quel point la trace garde en elle la mémoire de l’objet original ?

♦ Regarder l’œuvre en l’absence de l’artiste
La présence d’une capsule vidéo de l’artiste diffusée sur l’écran du SST permettra aux usagers de faire connaissance avec Golnâz Payani. Elle y présentera en quelques minutes l’œuvre exposée. 

 Découvrir l’œuvre avec l’artiste
Des rencontres avec Golnaz Payani sont propsées. 

  Desateliers sont organisés pour approfindir la découverte de l'oeuvre

À propos de l’œuvre Mille et une nuits

Par Michel Cegarra -  Publié dans Cahier n°14, juin 2018

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DR  / Métropolis - Fritz Lang

Mille et une nuits est une vidéo de 5’35”, réalisée en 2014 par Golnâz Pâyâni. Cette production enchaîne une longue série de brefs plans fixes, issus de films en noir et blanc, de l’époque du cinéma muet. Tous ces plans comportent une scène récurrente, une scène dont on pourrait à la fois dire qu’elle est la même et constamment une autre, paraissant puiser à l’écoulement vertigineux d’un motif en construction permanente, pour nous confronter à cela : un personnage, tourné vers la caméra, découvre soudainement quelqu’un, et son visage s’illumine.
En réalité cette scène récurrente ne s’exprime jamais de la même manière parce qu’elle est tour à tour portée par des visages différents, des acteurs différents et, très certainement, par des injonctions différentes des metteurs en scène. De sorte qu’en dépit d’un mouvement général qui paraît procéder de schémas intentionnels proches, chaque visage est singulièrement neuf, presque comme détaché de tout corps matériel, offrant à la caméra l’impression d’une “âme sortant par les yeux et visitant les objets dans le monde”, selon le modèle de la perception établi par Malebranche.
Ainsi donc, comme une vague, au rythme de la musique du Metropolis de Fritz Lang – ralentie par l’artiste – des personnages s’avancent, se lèvent, se retournent à notre vue, et leurs visages sont tout aussitôt traversés par l’émotion de cette rencontre. Et voici que nous sommes parallèlement capturés, saisis dans cette trame de temps et d’éblouissement, emportés par elle, submergés par l’acquiescement de ces yeux, leur émerveillement ou leur étonnement, de sorte que leur trouble est le nôtre, que nous partageons leur surprise comme si l’image de nous dans le miroir, liée à un temps autre et à un monde parallèle, révélait par avance notre assentiment définitif à cet émoi perdu de vue.

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DR 

Par Golnâz Pâyâni

"Un groupe se forme. L’un d’entre eux commence à marcher. Les hommes et les femmes lui ouvrent un chemin. Sortant du cercle, il se met face au groupe. Puis se redresse, ouvre les bras, montre le ciel, le groupe suit son doigt. Il montre la terre, les têtes s’inclinent. Il pousse un cri sans voix, tourne sur lui-même, finit par s’asseoir sur le sol.
Un autre parle. "Bien que ces vers qui glissent sous la terre, puissent provoquer notre dégout, ils préparent en secret le lit de la graine. Là, où elle pourra repousser, renforcer ses racines".
Un autre prend la parole. "Les racines sont les veines de la terre". 
Une femme s’agenouille. "Les veines de la terre se sont nourries de nos bien aimés, sa richesse est leurs ".
Un jeune parle à voix basse des ruisseaux sous-terrain, un autre des nuages et de l’eau, l’un prie le soleil, l’autre les orages ...L’épaisse couche de goudron s’étale sous mes chaussures, le plafond de la pièce se rapproche de ma tête ...
Je les ai bien regardé, je n’ai rien vu. Je les ai bien écouté, je n’ai rien entendu."

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DR
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L'œuvre video Drop out bodies, 2017 de Ludivine Large-Bessette a été présentée du 1er décembre 2021 au 28 janvier 2022 au Collège Yves du Manoir à Vaucresson..

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Ludivine Large-Bessette, née en 1987 et dîplomée en 2012 de La Femis, a pour mediums de prédilection la vidéo et la photographie. Très tôt elle s’intéresse au corps et à ses représentations. La découverte de la danse contemporaine marque un véritable tournant dans sa pratique de plasticienne. Elle développe aujourd’hui un travail se situant aux frontières de ces trois disciplines, dans les quelles elle met régulièrement en scène des danseurs.
Dans ses œuvres protéiformes, l’image du corps devient un miroir capable de désarçonner et d’émouvoir le spectateur. Que ce soit en se jouant d’images historiques, en se focalisant sur les sensations physiques, ou en créant des scènes surréalistes, il s’agit toujours, par différents biais, de prendre à partie le spectateur sur la place du corps dans nos jeux sociaux et sur son rôle dans notre environnement contemporain. Affirmer l’importance de celui-ci et de sa place clivante dans notre rapport à nous-même et au monde.
Ses œuvres sont créées et/ou diffusées dans le circuit des festivals photo et cinéma (Addis Foto Fest, Présence(s) Photographie, Biennale Internationale de l’Image Nancy, Filmwinter Festival for Expended Media Stuttgart, Instants Vidéo Marseille, FIPA Biarritz, Internationale TanzFilmPlattform Berlin), de l’art contemporain (Salon de Montrouge, Friche Belle de Mai Marseille, Aesthetica Art Prize York, Jeune Création, la Nuit Blanche Paris, Centre des arts d’Enghien- les-Bains) et de la danse contemporaine (Le Gymnase CDCN de Roubaix, le Cent-Quatre Paris). En 2021, Ludivine est lauréate Watch this Space du Réseau transfrontalier d’art contemporain et sera artiste associée à l’Espace Croisé de Roubaix pour la saison 2021- 2022.

Dans le silence et la monotonie d’une résidence pavillonnaire, des hommes, des femmes, debout devant leurs maisons se mettent à chuter de manière aléatoire et irrévocable. De la découverte des interprètes figés à leurs effondrements chorégraphiés, le film met en scène la fatalité du corps humain dans une dimension individuelle et collective, par le biais d’une réinterprétation contemporaine de la danse macabre du Moyen-Âge. La caméra avance lentement, sans laisser les protagonistes s’exprimer, sortir du cadre ou s’effondrer. Semblant indifférente à ce qu’elle capture avec la certitude et la puissance d’un corps céleste, elle poursuit sa course, symbolisant en quelque sorte l’implacable élan du temps insaisissable, que l’on ne peut freiner. Drop out Bodies de Ludivine Large-Bessette s’élance pour ne plus s’interrompre.
Dipômée de la Fémis et rodée aux techniques cinématographiques, elle donne à son médium une maturité et une puissance plastique qui sembleraient relever du modelage ou du dessin. Ses images expriment une force émotionnelle couplée à une sensation brute, entretenues par une relation très physique et incarnée entre l’image et le son. La caméra avance donc, emportant avec elle le spectateur absorbé par le dispositif. Celui-ci, immergé et obligé de faire sienne la marche du temps, s’arrêtera à l’occasion sur les visages et les gestes des individus. Le destin est matérialisé par le regard, cet acteur voyeur, si déterminant pour l’artiste.
Les personnages sont frappés les uns après les autres, comme par hasard, et chutent. Une sorte de roulette russe que certains nommeraient « destin » vient donner tout son sens à la vie, à mesure qu’elle s’échappe des corps. Cette vie apparaît en négatif dans la réaction inquiète des vivants ou, au contraire, dans leur indifférence. Mais tous sont atteints par surprise, comme ces modèles de la série Men in the Cities de robert Longo, une référence que l’artiste assume volontiers. À la façon des danses macabres du Moyen Âge, connues notamment par le Dit des trois morts et des trois vifs, retranscrit depuis des poèmes dans les livres enluminés ou encore connu par des peintures murales datant du XIIIe et XVIe siècle, les morts s’imposent aux vivants, et nous ne savons plus à la fin, qui envahit le monde de l’autre…La caméra semble alors incarner le rôle de la Faucheuse, unissant les morts comme les vivants dans cette ronde, sorte de vanité mobile.
La pesanteur des corps, des corps en dialogue, par leur seule gestuelle ou par la danse, constitue l’un des aspects les plus fascinants et les mieux maîtrisés du travail de Ludivine Large-Bessette, en particulier dans un autre film Low (2012) ou encore dans la superbe série photographique Adaptation (2015) ».

Texte de Mathieu Lelièvre

Interview de l'artiste au sujet du film : https://vimeo.com/318969506

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© DR
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© DR
Le projet avec le collège Yves du Manoir à Vaucresson

En arts plastiques, une classe de 3e a été choisie pour réaliser un projet en lien avec le travail de Ludivine Besstte.Dans le cadre du cycle sur la danse, il permet aux élèves de développer une approche chorégraphique autour de la chute, thème qui a été retenu pour faire travailler nos élèves. Les élèves se confrontent à des exercices de sculpture, photo, performance qui vont les amener à éprouver des notions comme la pesanteur, la densité, le corps comme œuvre et, ainsi, leur permettre d'enrichir leur approche individuelle et collective de la performance.
Au-delà ce projet, c'est tout le collège Yves du Manoir qui rencontre r le travail de Ludivine Besstte puisque sa vidéo est installée dans le hall d'accueil . Le projetest également inclus dans une journée de formation académique pour les professeurs d'arts plastiques  "Le rôle et la place de l'oral en arts plastiques" et les professeurs informés sur le dispositif "Un mois / une œuvre" et découvrirons, aux-aussi, Drop out bodies, une œuvre qui à n'en pas douter suscite le débat, l'émotion et la curiosité.

Texte de Mélie Jouassin

Période d’exposition de l’œuvre : du 1er décembre 2021 au 28 janvier 2022
8 novembre : intervention de l’artiste - présentation de son travail et lancement des ateliers
15 novembre, 29 novembre, 13 décembre : suivi et échanges avec enseignants et élèves tout le long du projet
Restitution des travaux des élèves :  3 janvier 2022 de 13h30 à 14h30
Un reportage vidéo a été réalisé sur les travaux des élèves : L'art contemporain au collège avec le dispositif départemental "1 mois, 1 œuvre" à Vaucresson 

 

La Vigne et Le Récamier, issues de la séries photos "Clairs obscurs" (2016) de Véronique Ellena, ont été installées du  22 mars au 30 juin 2021  au Pôle social de Châtenay-Malabry. puis au Pôle social de Villeneuve-La-Garenne du 8 novembre 2022 au 30 janvier 2023 et à l' EHPAD Les Abondances à Boulogne-Billancourt  du 5 février au 22 avril 2023.

Qui est Véronique Ellena ? 

null@ Denis Darzacq 

Artiste plasticienne et photographe, formée à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles, dans l’atelier de photographie, Véronique Ellena est lauréate du Prix de Rome et pensionnaire à la Villa Médicis en 2008. Elle a exposé aux Rencontres d’Arles en 2009 et a créé en 2015 le vitrail du Millénaire de la Cathédrale de Strasbourg. En 2018 une rétrospective de son travail est présentée au Musée Réattu d’Arles. 
Véronique Ellena est attentive à tout ce qui fait la poésie, la saveur mais aussi la profondeur du quotidien. Il s’agit pour elle de regarder ce qui ne se regarde pas, de rechercher la beauté dans les choses simples. Artiste plasticienne, passionnée par la photographie, la peinture classique et le vitrail, elle est sensible aux rendus des matières à l’histoire des techniques qu’elle utilise. Pour elle l’art est à la fois un refuge et un lieu d’émerveillement qui se partage.             

« Véronique donne sa vie à son œil et à son cœur, passe ses nuits et ses jours à ausculter le monde, à le regarder, à refaire vivre toute chose, à refuser la mort, à l’effacer, à redonner aux minutes et aux secondes l’épaisseur des siècles. L’eau et la poussière lui servent de filtres. Dans son œuvre tout se tient, tout se rejoint. L’infiniment petit se déguise en infiniment grand, l’humidité et la sécheresse inventent un étrange pays tourné vers un soleil que l’on ne connait pas, une sorte de boule d’espérance enfouie au fond de nous-mêmes. Toute la force, la flamme des photographies, de l’art de Véronique sont dans cet effacement visible, dans ce compte rendu imperturbable des jours. Sa vie est un carnet de voyage autour de la vie. Elle possède en elle le secret de faire renaitre ce qui semble prêt à être englouti. »
Richard Peduzzi Rome, le 23 septembre 2008

♦ Découvrir l’œuvre en l’absence de l’artiste
La présence des cartels (affiches) l’un présentant les œuvres et l’autre le parcours de l’artiste permet aux usagers de faire connaissance avec Véronique Ellena. Ces supports ont pour objectif d’accompagner le public dans la compréhension de l’œuvre et de la démarche de l’artiste.

♦ Découvrir l’œuvre avec l’artiste (sous réserve des contraintes sanitaires)  
Des temps de médiation sous forme de rencontres sont proposés. 

À propos de la série Clairs-obscurs

Par Michael Szanto

Clairs-obscurs est un travail onirique. Il témoigne du passage liant le réel à l’intériorité.
Les images de cette série sont des négatifs couleurs agrandis. Les couleurs ne sont pas de ce monde et, dans ce monde, tout est inversé. La lumière est l’ombre et l’ombre est la lumière.
L’œil met un peu de temps à s’adapter à ces photographies nimbées dans l’orange.
Cet orange, c’est la couleur de la pellicule, du plan-film. Il symbolise l’étrangeté de la rêverie en même temps qu’il est l’expression de ce que la photographie a de plus humble et de plus réel : le négatif.
Devant ces photographies on s’interroge sur la qualité et la nature de la perception et sur l’expérience qu’en fait chacun de nous. Elles nous proposent une traversée, comme on traverse un miroir qui nous amène dans un ailleurs qui nous est finalement, on ne sait dire pourquoi, étrangement familier.
Ce travail est un retour aux origines. Aux origines de la photographie par un acte de réappropriation du négatif comme forme de dévoilement du réel. Aux origines de la propre histoire de l’artiste, en retournant sur les lieux qui ont marqué les temps, les étapes de sa vie. Mais ce détour par les formes du passé, cette remémoration à l’œuvre, se fait un temps de maturité et de liberté, où se dévoile comme avec évidence le sens des choses.
L’acte de création se fait souffle vital où le passé n’est pas ombre mais ombre lumineuse qui trace l’avenir. Puissance de l’instant et de l’instantané qui rappelle combien le présent est tout : le présent du passé, le présent du présent et le présent du futur (pour citer Saint-Augustin…).

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Le Récamier

Véronique Ellena a créé cette photographie pour la maison de Chateaubriand, à partir du fauteuil Récamier original, exposé dans le musée. Dans cette photographie l’artiste crée un double poétique, entre le portrait de Madame Récamier peint par David et le lit de repos de la jeune femme dans lequel elle s’est si souvent allongée.

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Des oeuvres acquises dans le cadre de l’exposition à la Maison de Chateaubriand en 2017.

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La Vigne

Le négatif qui a servi à concevoir la photographie La Vigne témoigne d’une présence fantomatique, silencieuse. Véronique Ellena a fait un travail photographique sur un clos de boulistes à Lyon, petit îlot de nature et d’humanité qui allait disparaître au profit d’un projet immobilier. Un pied de vigne s’y trouvait, qui en est resté le symbole. La nostalgie qui s’en dégage rappelle la fragilité des choses.

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                                                                                                                     @V. Ellena

L'oeuvre Udrivinmecraz (Tu me rends fou) de Kenny Dunkan a été installée au collège de Edouard Manet à Villeneuve-La-Garenne du 3 mai au  6 juillet 2021 puis  du 2 mai au 30 juin 2022 au Service solidarités Territoriales de Boulogne -Billancourt. 

Udrivinmecraz (Tu me rends fou) est une oeuvre video de 8’34’’. 

Qui est Kenny Dunkan ?

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 Kenny Dunkan est un artiste plasticien, né en 1988 en Guadeloupe.

Kenny Dunkan est un transformateur. Il est tendre avec les objets, il est habile. Il coud, il sculpte, il forge, il transforme. Jusqu’à rendre les objets meilleurs, jusqu’à rendre les objets bons. Et quand il les active, soudain, ce qui est transformé, c’est bien plus que ces seuls objets. 
Le vocabulaire artistique de Kenny Dunkan emprunte aussi bien à la mode, au design, qu’à la culture populaire ; aussi bien à ses origines guadeloupéennes qu’à l’environnement urbain. Au carrefour de ces influences, son travail se déploie aussi à travers des mediums variés – sculpture, performance, photographie et vidéo notamment.

« J'aime transformer les accessoires fabriqués en série en objets artisanaux pour en faire des objets émancipés un peu magique. Mes premières sensations artistiques, celles de mon enfance, proviennent des moments de carnaval dans les Antilles. De la foule en liesse, des danses endiablées, du détournement des matières ordinaires qui magnifiaient les chars avec aussi des couleurs éclatantes les transformant en sculptures à la fois baroques et pauvres. Cela m’inspire énormément. » Ces événements sont aussi à l'origine de la danse d'une dizaine de minutes nommée Udrivinmecraz que le jeune artiste a effectuée en 2014 sur le parvis du Trocadéro face à l’œuvre de Eiffel. « Là, vêtu d'une veste composée de multiples petites tours Eiffel, je produisais à l’aide de mes mouvements une musique simplement composée par le frottement des objets métalliques se heurtant les uns aux autres. Activés par la performance et le mouvement de mon corps, les objets devenaient chargés un peu comme les masques que les cérémonies africaines activent. »

www.kennydunkan.com

♦ Découvrir l’œuvre en l’absence de l’artiste
La présence des cartels présentant les œuvres et le parcours de l’artiste permet aux usagers de faire connaissance avec Kenny Dunkan. Ces supports ont pour objectif d’accompagner le public dans la compréhension de l’œuvre et de la démarche de l’artiste.

À propos de Udrivinmecraz 

Dans Udrivinmecraz, on observe l’artiste dansant sur la place du Trocadéro, devant la Tour Eiffel, sous les regards à la fois médusés et amusés des touristes. La chorégraphie qu’il réalise s’inspire des danses guadeloupéennes traditionnelles et rappelle les parades du carnaval. 
L’artiste porte une de ses sculptures-parures composée de porte-clés de Tour Eiffel, clin d’œil au lieu et aux vendeurs de la place. Le bruit dû à l’entrechoquement des porte-clés envoûte le spectateur. Le rythme, la durée de la danse, qui devient peu à peu une vraie ép reuve physique, ouvrent la voie à une forme de transe contemporaine et urbaine – Kenny Dunkan évoque quant à lui une charge magique et protectrice de ses parures, une fois activées.

Le titre de la vidéo signifie en argot américain : « You driving me crazy » (tu me rends fou). Comme l’affirme Kenny Dunkan, « c’est Paris, dont il a tant rêvé qui le rend fou ».
Simple et empreinte d’humour, la vidéo soulève toutefois des questions identitaires complexes, notamment sur la place d’un jeune homme noir, et la sienne, dans notre société postcoloniale : sans comprendre, les regards des touristes vont du jeune homme noir qui danse aux hommes noirs qui vendent.

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"MWEN PARÉ" 2012 - Veste militaire en gabardine brodée de 2500 porte-clés Tour-Eiffel en métal.
Pièce unique
-Œuvre acquise en 2015 au Salon de Montrouge -  Crédit photo :  Kenny Dunkan

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