Des médailles pour dix-huit femmes « apprenantes »

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Solidarité Éducation et jeunesse

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Le président du Département Georges Siffredi, au côté de l'Amiral Alain Coldefy, président des membres de la Légion d'honneur, de Bénédicte de Kerprigent, présidente de l'Institut des Hauts-de-Seine et des dix-huit "apprenantes" récompensées mardi 28 novembre, à l'hôtel du Département.CD 92 / Olivier Ravoire
L'insigne de la Société des membres de la Légion d’honneur a été remise à cinq ambassadrices et aux représentantes les plus méritantes des Écoles Française des Femmes, qui offrent aux nouvelles arrivantes en France un droit à l’instruction et à la formation, préalables à leur intégration.

Elles sont auxiliaires de vie, infirmières, avocates, professeures, ingénieures… de tous âges et de 83 nationalités. Poussées sur les routes de l’exil, invitées à suivre leur mari ou simplement attirées par la liberté d’y vivre et d’entreprendre, ce sont 3 500 femmes qui ont été épaulées au total depuis leurs premiers pas en France par les huit Écoles Françaises des Femmes.

« L’École m’a permis de gagner confiance en moi, de passer un CAP et d’être embauchée comme maroquinier chez Louis Vuitton, où je confectionnais des malles et à présent des sacs », raconte Vesna Pelo Jovanovic, jeune femme d’origine serbe et accompagnée par l’antenne de Fontenay-aux-Roses. « Apprendre une langue entièrement nouvelle à 35 ans n'est pas chose facile. Je remercie vraiment l’École pour son soutien », dit Anastasiia Aheieva-Beorchia, qui a fui le Donbass (Ukraine) en raison des premiers combats.

Engagé pour la réussite des femmes

Comme elles, seize autres femmes ont été distinguées, mardi 28 novembre, par l’Amiral Alain Coldefy, président des membres de la Légion d’honneur (SMLH) et en présence du président Georges Siffredi, pour leur parcours exemplaire et républicain, pour avoir appris à vivre hors de leur pays d’origine et pour leurs réussites en France, qu’elles enrichissent de leurs talents. Mais pour beaucoup d’autres encore, il reste à surmonter la barrière de la langue - qui pèse davantage sur les femmes que sur les hommes - et à trouver les clefs pour décrocher un premier emploi le plus souvent « alimentaire », mais aussi pour accomplir ses rêves.

« Or, ces femmes se heurtent à la difficulté de faire reconnaitre leurs diplômes ou leurs compétences professionnelles, explique Bénédicte de Kerprigent, présidente de l’Institut des Hauts-de-Seine, qui chapeaute cet autre volet de l’engagement global du Département pour la réussite de toutes les femmes. Toutes nos apprenantes ont pourtant envie de construire librement leur avenir de femme et de mère, et de défendre la langue française pour leur propre insertion sociale et professionnelle. »

Tenir la promesse républicaine

Depuis l’inauguration de la première École Française des Femmes, à Châtenay-Malabry en 2008, cinq autres structures ont germé dans les Hauts-de-Seine – on en compte également une dans les Yvelines voisines. Toutes dispensent un même parcours d’enseignement général et unique en France, et qui privilégie l’accompagnement vers l’emploi ou l’obtention d’une équivalence, d’un diplôme d’État ou d’une formation professionnalisante. Le socle pédagogique est orienté vers le perfectionnement du français sur cinq niveaux, complété d’enseignements complémentaires autour de la culture française, des nouvelles technologies, de l’initiation à la citoyenneté et à la santé.

« Les Écoles françaises des Femmes sont une traduction concrète de la promesse républicaine, celle de liberté, d’égalité et de fraternité, souligne Georges Siffredi, le président du Département et ancien maire de Châtenay-Malabry. Là-bas, dans la toute première école, j’y ai vu le goût de l’effort et le mérite de s’intégrer. Ce modèle d’apprentissage favorise ainsi l’émancipation, afin que chacun, quel que soit son parcours, puisse se réapproprier sa vie. » Face au succès enregistré, une septième École française des Femmes devrait ouvrir prochainement dans les Hauts-de-Seine, sur la commune de Bagneux.