« Il n’y a pas de risques de black-out, relativise Nathalie Lemaître, déléguée Île-de-France chez RTE, gestionnaire du réseau de transport français d’électricité. Nous devrions seulement avoir des contraintes pendant quelques jours cet hiver. Nous pouvons éviter de mettre en œuvre des coupures de courant, si l’ensemble des consommateurs s’engagent à appliquer des gestes de sobriété ».
RTE, qui a exceptionnellement fait débuter à l’automne sa période de vigilance sur la sécurité des approvisionnements, prévoit de classer rouge entre cinq et dix jours de la saison hivernale. Une estimation pouvant grimper, selon la froideur de l’hiver. Dépasser ce seuil d’alerte pourrait impliquer des mesures de délestage, parfaitement évitables si les éco-gestes sont adoptés au moment des pics de consommation, entre 8 h et 13 h en matinée et entre 18 h et 20 h le soir.
« Le levier le plus efficace reste le chauffage, détaille Nathalie Lemaître. Il faut baisser la température de consigne dans les bâtiments ou les préchauffer en dehors des heures de pointe. Concernant l’éclairage, le mieux est de passer aux LED, ce qui réduit la consommation électrique de 30 %. Enfin, la cuisson des repas sur les plages du midi et du soir est très significative en termes de consommation. Il faut opter pour des menus et des appareils moins énergivores dans les entreprises ».
Quartier post-carbone
Paris La Défense, qui ambitionne de devenir le premier quartier d’affaires post-carbone au monde, a décidé d’impulser une dynamique d’exemplarité et mise sur une réduction des consommations de 15 %, par rapport à un hiver moyen. Un niveau de performance environnemental déjà touché du doigt par certaines entreprises locales, participant au concours d’économies d’énergie Cube - Paris La Défense. Atteignable, cet objectif doit encourager l’amélioration des installations techniques et le déploiement des bonnes pratiques à l’ensemble du parc immobilier du quartier.
« Alors que seules 15 000 personnes vivent à la Défense, nous avons l’empreinte environnementale d’une grande ville de province, déplore Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense, l’organisme public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires. Éteindre les lumières des tours la nuit serait déjà un premier pas, non seulement symbolique, mais aussi un signal fort d’une prise de conscience de la situation ». En moyenne, 60 % des tours de Paris La Défense sont éclairées la nuit. Près d’un quart le reste même les week-ends.
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