Des ambassadrices pour l’égalité des chances

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Solidarité Éducation et jeunesse

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Solidarité Éducation et jeunesse
Le programme "Femmes des Hauts-de-Seine" qui s'inscrit dans un nouveau plan d'action pour 2023-2025 a été lancé le 6 mars au musée départemental Albert-Kahn en présence de Camille Bedin, Georges Siffredi et Laurence Equilbey. CD92/STÉPHANIE GUTIERREZ-ORTÉGA
Deux cents femmes ont assisté le 6 mars au musée départemental Albert-Kahn au lancement du programme départemental Femmes des Hauts de Seine pour l’égalité des chances, qui entend valoriser auprès de la jeunesse la réussite au féminin.

La réussite des femmes concerne de très près les deux cents invitées de cette soirée inaugurale : chefs d’entreprises, sportives, responsables associatives, enseignantes, élues comme Charlotte Baelde qui ont, à force de volonté et de travail, fait leur bonhomme de chemin. « Si je suis là aujourd’hui en tant qu’élue c’est parce que des femmes se sont battues sur ces questions, rappelle la Montrougienne, déléguée spéciale à l’égalité femmes/hommes au sein de la Région. Mais dans le cadre de mes fonctions, je constate que les jeunes femmes se mettent beaucoup de freins. » Sandrine Queyraud a donné suite, elle aussi, au courrier d’invitation du Département : « Venant de l’éducation c’est un sujet qui me touche particulièrement. Les barrières les plus importantes sont celles qu’on se met à soi-même, en se disant qu’on ne va pas y arriver », explique la principale du collège Voltaire d'Asnières-sur-Seine qui se désole par exemple que trop peu de filles s’orientent vers des études scientifiques ou d’ingénierie

Valeur d’exemplarité

Freins de toute sorte, « plafonds de verre » (freins invisibles Ndlr) mais aussi bien souvent autocensure, à la racine des inégalités, peuvent être combattus par la force de l’exemple, dans une logique d'empowerment (un concept qui veut que les femmes se saisissent du pouvoir par elles-mêmes Ndlr.)  C’est le cœur du nouveau programme départemental qui s’inscrit dans un plan d’action renouvelé à horizon 2025, comprenenant une batterie de mesures. « Vous viendrez témoigner, si vous l’acceptez de vos succès auprès de jeunes femmes issues de nos 36 villes. Vous pourrez les accompagner dans leurs projets, les conseiller pour les aider à surmonter les freins et les obstacles et favoriser leur réussite, a lancé Georges Siffredi à l’assistance. Avec ce programme, nous voulons faire vivre l’égalité des chances afin qu’elle ne reste pas un vain mot mais qu’elle se concrétise en actes. » La chef d’orchestre Laurence Équilbey, fondatrice de l'ensemble Insula orchestra à La Seine Musicale, est la marraine du programme. « Que cela soit dans la musique où il n’y actuellement que 6 % de femmes chefs d’orchestre, à peine 20 % de femmes solistes ou encore de femmes metteuses en scène à l’opéra, mais aussi dans le sport, l’entreprenariat, l’ingénierie, le social, les chiffres parlent d’eux-mêmes, explique celle qui a fait d'amélioration de ces statistiques un combat. On peut choisir de rester passif. On peut aussi agir : à une large échelle mais aussi tout près de nous, chacune à son rôle à jouer et peut montrer à des jeunes filles que tout est possible. »

Des aînées pour mentors

Les futures ambassadrices pourront ainsi devenir mentors auprès des plus jeunes ou des plus fragiles  : collégiennes, étudiantes, jeunes suivie par l’Aide Sociale à l’enfance, femmes accompagnées par l’Institut des Hauts-de-Seine. Un programme mis en oeuvre dès la rentrée prochaine. Leur témoignage sera également précieux dans le cadre des actions de sensibilisation envisagées auprès des jeunes, garçons ou filles et à l’occasion d’événements départementaux dédiés. « Cela peut prendre du temps mais c’est vraiment un domaine dans lequel je suis prête à m’investir », sourit Sandrine Queyraud. « Ça ne viendra pas tout seul, il faut des femmes leader qui s’investissent, c’est comme ça qu’on va faire changer les choses », estime Aminata Cissé cadre de santé et conseillère municipale à Asnières-sur-Seine, tout aussi convaincue. Autres mesures, l’arrivée du Curious Lab’, laboratoire d’innovation territoriale du Département, dans les collèges, où les jeunes seront sensibilisés grâce à des cas pratiques et le lancement d’un appel à projets en direction des associations et structures non lucratives du territoire oeuvrant à cette cause.

Un observatoire départemental des luttes contre les violences faites aux femmes

Le diagnostic, pour prendre toute la mesure du phénomène et des réponses existantes, sera le premier chantier de la nouvelle instance lancée le 7 mars à l’hôtel du Département en présence des divers acteurs de cette politique partenariale : préfète pour l'égalité des chances, Nadège Baptista, parquet de Nanterre, milieu associatif, service solidarités du Département, CAF, services de police… Copiloté par le Département et la préfecture,l'observatoire viendra appuyer le travail déjà réalisé par le comité local d’aide aux victimes. « Il s’inscrit dans la logique de notre engagement départemental pour aider les victimes, rappelle Georges Siffredi, qu’il s’agisse du financement de l’hébergement d’urgence, de nos actions de prévention, de notre participation au dispositif inter-associatif Femmes Victimes de Violence 92, de la télé-protection grave danger… » Cette démarche d'objectivation, complète Camille Bedin conseillère départementale déléguée à l’égalité hommes-femmes « permettra de mettre en commun toutes nos données et d’aller chercher celles qui nous manquent pour renforcer et affiner nos différentes actions et apporter des réponses partenariales ». De quoi progresser sur de nombreuses thématiques  : hébergement, santé mentale des femmes et des enfants victimes, repérage des signaux faibles liés aux violences, accueil et orientation, déclenchement de minimas sociaux en urgence etc. Prochain comité prévu le 25 novembre.