Curious Lab’ : une cure de jouvence pour l’action publique locale

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Jeunesse

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En cinq ans, vingt-quatre communes sur les trente six du territoire auront mis à contribution de futurs actifs dans la construction de leurs projets. Dont trois nouvelles venues dans le cadre de cette cinquième édition, lancée vendredi 21 octobre par Marie-Pierre Limoge.CD92/WILLY LABRE
La cinquième promotion du laboratoire d’innovation publique créé par le Département se saisit cette année de vingt et un nouveaux défis, lancés par onze communes. Les projets effectivement en réalisation sur le territoire bénéficient désormais d’un financement départemental.

Les carnets de note et stylos sont de sortie, quand ce ne sont pas les tablettes, et les mines sont concentrées. Cette réunion de travail, première d’une longue série,  rassemble services de la ville et étudiants autour de la création d’un nouveau lieu pour la jeunesse à Boulogne-Billancourt.  « On va devoir imaginer un lieu qui s’adresse à plusieurs catégories de jeunes à la fois », explique, enthousiaste, Marianne, étudiante à l’Institut Français de Géopolitique pour qui ces travaux pratiques constitueront un cours à part entière cette année. Il y a un côté enquête de terrain qui me plaisait bien dans ce projet. » Sa camarade Romane planche, elle, sur une ludothèque destinée au quartier de la Butte Rouge, à Chatenay-Malabry. « L’idée est de se professionnaliser en se mettant dans la peau d’un cabinet de conseil  » sourit la future urbaniste qui espère aussi en apprendre davantage sur l’univers des collectivités.

Avec ce Curious Lab’, créé en 2019, le Département met en relation communes et étudiants afin de favoriser l’émergence de projets innovants répondant aux besoins du territoire. « C’est un dispositif gagnant-gagnant, rappelleMarie-Pierre Limoge, vice-présidente du Département en charge de l’économie sociale et solidaire, de la formation et de l’alternance. Pour les communes c’est l’opportunité de bénéficier d’une méthode plus agile dans la construction de leur projet, les étudiants portant un regard neuf sur leurs problématiques. Pour les jeunes, c’est une vraie formation et ils découvrent l’action des collectivités qui est très vaste. »

Cette année onze communes – dont trois nouvelles venues – lancent vingt et un défis à des étudiants issus de six établissements partenaires, accompagnés par les techniciens des villes et du Département. « Les problématiques sont depuis le début très liées aux enjeux de développement durable et de participation citoyenne, des domaines où les usages et donc les besoins changent très vite », observe l’élue.  En lien avec l’élaboration de sa nouvelle politique jeunesse, le Département propose aussi un défi – son tout premier- sur la « participation de la jeunesse à la vie publique ». Les travaux de cette cinquième promotion, dont le lancement coïncide avec la rentrée universitaire, dureront entre quatre et six mois, rythmés par trois temps forts :  la présentation du diagnostic et de l’analyse des besoins, la proposition de différents scénarios et enfin le détail du scénario ayant été plébiscité.

Du scénario à la réalité

À l’issue de cette réflexion collective, différentes options s’ouvrent aux communes, maîtres jusqu’au bout de leur projet : ne pas donner suite, solliciter à nouveau le Curious Lab’ si le projet n’est pas suffisamment abouti ou le mettre en œuvre  à plus ou moins brève échéance. Pour son fablab textile, ouvert il y a bientôt un an et tout juste récompensé par le prix interdépartemental de l’innovation urbaine, Sceaux avait mis à contribution les étudiants.  « Au départ nous voulions créer un fablab technique mais ils ont  mis en évidence que nous n’avions pas de public pour ce type d’équipement, explique Florence Presson, adjointe au maire. Nous avons donc réorienté le projet vers le textile. » La ville récidive en 2022-2023 en soumettant un nouveau projet de fablab, dans un autre quartier. S’il se concrétise à son tour, elle pourra compter sur un co-financement du Département qui accompagne désormais la mise en œuvre des projets par les villes. « Le Curious Lab’ n’est pas seulement un travail sur table et les scénarios élaborés par les étudiants peuvent aboutir dans la majorité des cas », souligne Marie-Pierre Limoge. Une première salve de huit projets issus des précédentes éditions, développés dans cinq communes, est soutenue pour un total de 100 000 euros, à hauteur de 20 000 euros maximum par projet.