Aqua Mater, l’exposition de photos nomade de Sebastião Salgado

Culture Exposition

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L’erg Ubari est une immensité de dunes de sable de 80 000 kilomètres carrés environ, où se trouvent des lacs salés dans une zone appelée en arabe Ramla d’El Daouda , signifiant la « dune des mangeurs de vers », Libye, 2009. Sebastião SALGADO
L'exposition s’installe, à partir du 22 mars pour six mois, dans un pavillon de bambou sur l’esplanade de La Défense

Nous avons tous en tête l’une ou l’autre des images mémorables du photographe brésilien Sebastião Salgado : les grands formats de l’homme qui parcourt le monde pour en saisir ce qu’il reste de beauté dans la catastrophe ont des allures de totem. « J’ai compris que l’homme n’est qu’une espèce parmi les autres, animale, végétale, minérale, expliquait-il dans une interview. Nous sommes interdépendants, montagnes, fleuves, arbres, animaux, humains. Nous formons un tout. » La nature n’est pas le sujet de celui qui se considère comme un photographe social, mais la vie - et en « carburant » de celle-ci, l’eau tient le premier rôle. Aqua Mater est une exposition itinérante et modulable, à la croisée des politiques culturelles et environnementales du Département, parrainée par l’Unesco et inaugurée pour la Journée mondiale de l’eau. Cinquante photos accrochées aux cimaises de bambou d’un pavillon de 1 000 m2 conçu par l’architecte colombien Simón Vélez. Une invitation à la « contemplation », pour reprendre le titre de l’exposition de photographies de Matthieu Ricard, qui eut lieu dans ce même pavillon, alors monté en bord du Rhône, aux Rencontres de la photographie d’Arles en 2018.

 

« Un photographe est quelqu’un qui dessine le monde avec des lumières et des ombres », déclare Sebastião Salgado dans le film que lui a consacré Wim Wenders. Son travail est autant de mémoire que de rappel à l’ordre de notre civilisation. Que cette eau de bambou succède, ici, au regard d’un moine bouddhiste occidental, n’est pas insensé.