Ce « logement témoin », premier d’un ensemble de cinquante-sept donne un aperçu de ce qui attend les futurs locataires, des étudiants boursiers, sur 15 à 20 m2suivant les espaces : chambre, salle de bain, kitchenette, bureau et espaces de rangements forment un espace fonctionnel et non dénué de cachet. L'utilisation pour le mobilier de matériaux comme le fer forgé, le bois, le cuir évoque l’histoire de ces lieux où l’expression « être dans une écurie » doit être prise au pied de la lettre. Cet ensemble constitué de trois ailes construit à partir de 1819 abritait en effet les communs du domaine alors « royal » de Saint-Cloud : écuries, maréchalerie, sellerie, remises…. Amputé d’une partie de ses travées et coupé du reste du domaine par l’A13, il s’était fortement dégradé au fil des décennies.
L’arrivée de ces jeunes donnera aux « écuries Malaquais » un nouveau souffle et viendra pallier le manque de logements de ce type sur le territoire. Les travaux, mandatés par le centre des monuments nationaux, ont été conduits par le Crous, sous la houlette de Michel Trubert, architecte en chef des monuments historiques du domaine de Saint-Cloud. « Nous avons réfléchi à une organisation qui prenne en compte les contraintes du site, notamment acoustiques », explique ce dernier. Dans les étages, les circulations ont ainsi été redistribuées vers l’extérieur de manière à « former une zone tampon, isolant du bruit de l’A13 ». Le parti pris a aussi été de « conserver au maximum les éléments patrimoniaux » en les réutilisant si besoin. Dans les étages les fenêtres ayant été déposées ont par exemple été transformées en portes de placard très « design » tandis dans la salle de convivialité et la salle d’étude, au rez-de-chaussée, les barreaux des anciennes écuries serviront de cloisons et les mangeoires de « porte-bagages ».
Développer le logement social
Sur les 7,7 millions d’euros nécessaires à cette opération, 2,5 sont apportés par le Département. La collectivité qui prévoyait à l’origine de financer de tels logements à la caserne Sully, projet rendu impossible par l’arrivée du Musée du Grand siècle, tient ainsi ses engagements. « Cette évolution n’a nullement remis en cause notre volonté de développer le logement social à Saint-Cloud, en dépit des difficultés importantes auxquelles nous sommes confrontés dans des villes où les emprises foncières pour développer de nouveaux projets sont rares », souligne Rémi Muzeau, vice-président chargé de la contractualisation, de la politique de la ville et de l’habitat. À Saint-Cloud où le taux de logements sociaux atteint 17 % (contre 25 % exigés par la loi), la commune est déjà construite à « 99 % » précise le maire, Eric Berdoati.
Une autre opération non loin de là dans les anciens locaux de l’ENS également conduite avec le Crous et soutenue par le Département prévoit la création de 71 logements étudiants supplémentaires qui s’ajouteront aux 166 déjà créés à cet emplacement.