Une première pierre pour le musée du Grand Siècle

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Culture Musée

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Le président du Département, Georges Siffredi, a posé la première pierre du musée du Grand Siècle en présence de l'architecte Rudy Ricciotti, du directeur de la mission de préfiguration du musée, Alexandre Gady, de l'académicien Pierre Rosenberg, donateur du musée, du maire de Saint-cloud, Eric Berdoati, de Jeanne Bécart, vice-présidente du Département chargée de la Culture ou encore du préfet Laurent Hottiaux.CD92 / WILLY LABRE
Cet acte symbolique marque le début de la réhabilitation de la Caserne Sully, futur musée du Grand Siècle, confiée par le Département à l’architecte Rudy Ricciotti. Son ouverture est prévue pour 2026.

Dans sa cour d’honneur, les remuements de terre refermeront bientôt les traces du passé, pour mieux laisser place à l’avenir. Dès la fin du mois, les archéologues qui sondent ses entrailles depuis près d’un an disparaitront au profit de ses nouveaux bâtisseurs. « Ces fouilles ont révélé près de 20 000 ans d’histoire, explique Alexandre Gady, directeur de la mission de préfiguration du musée du Grand Siècle. Cette première pierre est donc une invitation à méditer sur le temps et ses caprices. Inventer de toute pièce un musée est une aventure aussi exaltante que difficile, mais déjà se déploie la geste architecturale et urbaine qui doit métamorphoser ces lieux. »

À l’intérieur déjà, les engins de chantier ont apposé leurs premières marques. Œuvrant en rez-de-chaussée, les marteaux piqueurs ont triomphé des cloisons superflues. Des trouées sont venues dégager les espaces du Grand Vestibule d’entrée et son futur espace de médiation, retraçant toute l’histoire du site. Plus haut, subsistent encore les bureaux en enfilades des militaires, anciens occupants des lieux. Plus pour longtemps. À terme, seul un étage sur deux sera conservé, pour offrir sous leurs travées rescapées, des hauteurs sous plafond capables d’accueillir les œuvres du Grand Siècle. À l’extérieur, l’ancien mess s’est évanoui, ne laissant derrière lui qu’une empreinte fantôme sur le mur de soutènement de l’autoroute de l’Ouest.

Un chantier complexe

Autre sacrifié au projet de Rudy Ricciotti, l’architecte du MuCEM retenu en 2022 par le Département, le bâtiment des Allemands a aussi payé la faiblesse de son intérêt patrimonial. « Sa démolition a libéré les vues sur le fleuve et sur le parc, explique Alexandre Gady. Le Département a voulu rendre à ce lieu son aménité, ouvrir ce qui était fermé, offrir à tous ce qui était réservé à quelques-uns. »

Sa trace, laissée béante dans la terre de Saint-Cloud, sera bientôt comblée par le « Belvédère », un nouveau bâtiment signature aux formes organiques et arborescentes. L’exotisme de sa parure, faite d’arbres de béton blanc, égale son ingéniosité technique. « C’est un chantier extrêmement complexe, souligne Rudy Ricciotti, un chantier qui ne laisse en guise de liberté, qu’un étroit défilé aux maîtres d’œuvres. Le béton fibré ultra performant, utilisé pour sa pergola, signera sa silhouette avec beaucoup de maigreur, de féminité, de fragilités… Alors que paradoxalement, ce matériau devra encaisser des efforts colossaux. »

Un pilier de la Vallée de la Culture

Bientôt, façades et couvertures de l’ancien hôtel des gardes du corps du Roi, élevé sous Charles X, recevront les mêmes soins que le pavillon des Officiers, plus excentré. Leur authenticité sera préservée grâce à l’œil vigilant d’un architecte des Monuments historiques. Leur nom ne figure certes pas encore à l’inventaire du ministère de la Culture, mais tous deux y prétendent aujourd’hui. À l’horizon 2026, la donation de l’académicien Pierre Rosenberg, qui constitue l’essentiel du fonds muséal, sera exposé dans un écrin digne de la Vallée de la Culture des Hauts-de-Seine.

« Le musée et le cabinet des collectionneurs retraceront l’ambition de cette collection, explique le président du Département Georges Siffredi. Le pavillon des Officiers accueillera quant à lui un centre de recherche, baptisé Nicolas Poussin, et comprendra un cabinet de dessin, mais aussi la bibliothèque Pierre Rosenberg et sa riche documentation. Le musée du Grand Siècle est ainsi à l’image de notre politique culturelle départementale : exigeante dans son ambition et ouverte au plus grand nombre. »