Le musée du Grand Siècle reçoit ses premières oeuvres

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Culture

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Pierre Rosenberg a fait don de sa riche collection au Département des Hauts-de-Seine pour son projet de musée du Grand Siècle à Saint-Cloud. CD92/JULIA BRECHLER
Avec la signature de la donation Rosenberg à La Seine Musicale, vendredi 25 septembre, les collections du futur musée du Grand siècle prennent corps. Afin d’enrichir ce socle, les premières acquisitions ont commencé.

Avec cette signature, la riche collection de Pierre Rosenberg, ancien président-directeur du Louvre, a basculé dans le domaine public : devenue donation, elle rejoindra en 2025 les collections du futur musée du Grand Siècle, à Saint-Cloud. Ni le lieu, à La Seine Musicale, ni le moment de cette cérémonie, avant une soirée hommage à l’ancien président du Département des Hauts-de-Seine n’ont été choisis au hasard. « C’est un symbole auquel je tenais. Il aurait été heureux et fier de signer cet acte, le musée du Grand Siècle était le dernier grand projet de Patrick Devedjian », explique Georges Siffredi qui a paraphé à sa place. «  Cette donation marquée du sceau de la curiosité et de l’éclectisme, représente une chance inestimable pour les Hauts-de-Seine », poursuit le successeur de Patrick Devedjian.

 

Pour le plus grand nombre

Cette collection est en effet celle de toute une vie. Après l’échec d’un premier projet avec Les Andelys, ville de natale de Nicolas Poussin, dont il est inconditionnel, Pierre Rosenberg, avait fait le choix de la confier au Département pour son projet de musée dédié au XVIIe siècle français, encore sans équivalent en France. « J’ai toujours pensé que les collectionneurs devaient, avant leur disparition, faire don de ce qu’ils avaient rassemblé pour que le plus grand nombre en profite », explique le collectionneur, membre de l’Académie française, qui rêverait que dans le pays littéraire qu’est la France « Poussin et Cézanne soit étudiés au même titre que Racine et Corneille ». Forte de 680 tableaux et 3 500 dessins couvrant une période allant du XVIe au XXe siècle, ainsi que d'un ensemble important d'animaux en verre de Murano, la donation Rosenberg sera répartie entre trois espaces muséaux différents : le musée du Grand siècle à proprement parler, thématique et pédagogique, le cabinet des collectionneurs, à la scénographie intimiste, et enfin le centre de recherche Nicolas-Poussin pour les dessins et la bibliothèque du donateur.

Une dizaine d’acquisitions

Complétant et enrichissant cette donation qui constitue le socle du futur musée, une dizaine d’acquisitions ont déjà été effectuées auprès de galeries parisiennes.  Parmi elles, une toile de Georges Lallemant, plusieurs Charles Lebrun, des scènes mythologiques, des sculptures, deux « toiles topographiques » représentant un domaine à la française. « Nous partons de la collection Rosenberg pour aller la compléter. Chez les collectionneurs, il y a beaucoup de petits et de moyens formats. Nous cherchons à acheter des grands formats et à diversifier les genres au-delà de la peinture. Pour montrer une civilisation dans son ensemble nous avons aussi besoin de panneaux, de boiseries, de sculptures.. », explique Alexandre Gady, qui pilote la mission de préfiguration du futur musée. Enfin la collection laissée par Pierre Rosenberg doit « servir d’appeau » pour attirer d’autres généreux donateurs. Deux œuvres, un buste en marbre de Colbert par Antoine Coysevox et un nouveau Poussin, promises par des mécènes, sont déjà destinées au parcours principal du musée.