Aidants : un meilleur accès aux droits et au répit

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Solidarité

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Georges Siffredi, aux côtés d’Armelle Tilly, a présenté l’action départementale pour aider les aidants.CD92 / Stéphanie Gutierrez-Ortéga
« Soutenir les aidants au quotidien » : le 6 octobre, dans le cadre de la Journée nationale des Aidants, le Département avait invité ses partenaires à participer à un colloque sur ce thème au pôle Léonard-de-Vinci à Courbevoie. En présence du président, Georges Siffredi, et de la vice-présidente chargée des solidarités, Armelle Tilly.

« L’enjeu central, c’est la structuration d’une offre de services et de soins qui permette de prévenir, d’accompagner et de prendre en charge les parcours des seniors et de leurs aidants, a expliqué en introduction le président du Département, Georges Siffredi en se référant à la stratégie départementale adoptée le 18 avril dernier (https://www.hauts-de-seine.fr/toutes-les-actualites/detail/une-strategie-pour-relever-le-defi-de-lautonomie). Au-delà de la reconnaissance du statut de proche aidant permise par la loi, nous devons offrir des solutions concrètes aux aidants pour les accompagner de manière pratique. » Le Département avait organisé un colloque en 2021, lançant les premières pistes de travail. Son action se structure autour de trois axes : repérer et informer les aidants, favoriser leur accès aux droits et améliorer la lisibilité de l’offre, orienter et accompagner.

Premier élément concret, une plateforme numérique de services, dénommée « mon Espace autonomie ». L’évaluation des besoins, la recherche et la mise en place des solutions, le suivi et la coordination des différents acteurs pourront être assurés via cette plateforme. Opérationnelle en décembre prochain, elle s’adressera dans un premier temps aux professionnels du secteur social et médico-social qui interviennent auprès des personnes âgées et sera expérimentée auprès de 500 bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) avant d’être progressivement généralisée à tous les usagers en 2024. Deuxième élément concret, un référent unique va être mis en place pour assurer le suivi des différentes aides, du portage des repas à la garde de nuit. Enfin, troisième élément annoncé, la création d’une offre de répit avec l’ouverture, en 2025, d’une Maison de répit à Boulogne doté de 24 places, ainsi que le projet à Issy-les-Moulineaux d’une maison de vie et de répit, réservé aux personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives non complexes, et également avec le développement d’une offre de répit à domicile.

Un enjeu de santé publique

Deux tables rondes se sont succédé avec des associations – La Compagnie des Aidants, JADE dédiée aux jeunes aidants, Ma Boussole Aidants, Centr’Aider – et l’agence AutonomY (regroupant les Départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine) qui ont fait part des problèmes rencontrés au quotidien par les aidants, souvent isolés, épuisés, culpabilisant, mais ont également parlé de leurs actions : webinaires, plateforme LinkAidants, mallettes papier destinés aux professionnels « sentinelles », travailleurs sociaux, médecins traitants, etc., pour donner ressources et conseils aux aidants, ateliers de paroles, e-learning pour comprendre la maladie et les troubles de comportement du proche aidé, caravane qui va à la rencontre des aidants avec des équipes pluridisciplinaires.

L’Agence interdépartementale AutonomY a présenté le diagnostic réalisé sur le territoire des Hauts-de-Seine : les freins économiques (reste à charge trop onéreux), le manque de flexibilité des offres, les difficultés de mobilité pour en bénéficier, le manque de lisibilité des aides avec des interlocuteurs difficiles à identifier, notamment dans le domaine du handicap, les procédures administratives complexes… Le Département, l’ARS (Agence régionale de santé) et les CLICs (Centre Locaux d’Information et de Coordination gérontologique) ont partagé ces constats.

Sabine Serre, directrice de l’autonomie au Département des Hauts-de-Seine, a terminé en présentant le plan d’action départemental : 1/ améliorer l’information et l’accès aux droits, 2/ mieux couvrir les besoins du territoire, 3/ développer de nouvelles offres, en s’appuyant sur les CCAS (centres communaux d’action sociale) et les Clics. La vice-présidente Armelle Tilly a conclu : « Il y a eu beaucoup d’avancées depuis 2021, mais il reste beaucoup à faire, avec l’expertise de tous les professionnels. Notre Département s’engage à prendre toute sa part. »

Retour en images sur le colloque


Qui sont les aidants ?

  • Ils sont 260 000 dans les Hauts-de-Seine, soit l’équivalent d’un cinquième des Alto-Séquanais. Sur le plan national, 70% sont actifs, 14,3 % des aidants sont lycéens et 15,9% sont étudiants.
  • Il n’existe pas de profil type : tout le monde est concerné, toute catégorie socio-professionnel et tout âge confondus.
  • Ils prennent soin d’un parent âgé en perte d’autonomie, ou d’un conjoint atteint d’une maladie neurodégénérative, d’un enfant handicapé ou d’un parent gravement malade pour certains mineurs.
  • La loi ASV relative à l’adaptation de la société au vieillissement (2016) prévoit la reconnaissance du statut de « proche aidant » et la création d’un « droit au répit » qui donnera à l’aidant les moyens de prendre du repos. Mais il n’y a pas de statut juridique pour les aidants.
  • Les congés dédiés prévus par la loi : congés proches aidants, congé de présence parentale et congé de solidarité familiale pour accompagner un proche en fin de vie.