Sur l’île Saint-Germain, une parenthèse culturelle pour les 11 – 25 ans

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Solidarité Culture Jeunesse

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Solidarité Culture Jeunesse
L'atelier manga a été animé par deux dessinateurs professionnels, anciens élèves de la mangaka Kaori Yoshikawa, Rugaï et Kurotsya.CD92 / Julia Brechler
Du 9 au 25 août, des ateliers graff, manga ou théâtre ont été organisés via le dispositif solidaire Un brin de culture, à destination des bénéficiaires de la Veille Active Jeunes.

Le parc départemental de l’île Saint-Germain, dominée à sa pointe nord par la Tour aux figures de Jean Dubuffet, est propice à la rêverie et à l’imagination. Un cadre privilégié pour la dizaine d’adolescents, venus cet été de Gennevilliers pour suivre un atelier manga dans la grande halle à colombages de l’île. Bénéficiaires de la Veille Active Jeunes, ils ont été invités par le Département dans le cadre de son dispositif estival Un brin de culture.

« Qui dessine régulièrement ? », « Quels sont vos mangas préférés ? »… Dès leur arrivée, les animateurs du cours de dessin, aux pseudos japonisants, tentent de briser la glace avant de rentrer dans le vif du sujet. « L’idée est de se concentrer aujourd’hui sur le visage et sur les sourcils des personnages, car c’est à travers les yeux que l’on transmet le plus d’émotions dans le manga, explique Francis Grommier, dit Rugaï. Les meilleurs d’entre vous pourront ensuite créer le storyboard de votre héros (une planche comprenant un résumé de l’histoire du personnage, Ndlr) ».

Des moments d’éveil artistique

Après quelques instants de réflexion, les premiers coups de crayon laissent apparaître des visages rudimentaires, exprimant des émotions de base : surprise, colère, tristesse ou joie. « Dans le manga, tout est dans l’exagération, souligne l’animateur Jéremie Ayemov, dit Kurotsya. Dessiner les visages les plus simples, c’est ce qu’il y a de mieux quand on débute ». Progressivement, les dos voutés se redressent, l’atmosphère devient studieuse, les traits mal assurés des débuts se précisent.

Les patates ahuries et autres emojis croquées à main levée laissent place à des personnages plus élaborés, évoquant tantôt un Pokémon, tantôt un Gremlins. Sans relation systématique avec l’univers manga. Les moins fiers dissimulent leurs tentatives infructueuses sous quelques livres illustrés, posés sur la table pour leur donner de l’inspiration. Les clichés ne sont pas toujours évités : monstres hideux pour les garçons, mannequin en crop top pour les filles. « L’objectif des ateliers du dispositif Un brin de culture est de proposer ainsi des moments de partage, de convivialité et de rencontre avec des artistes », explique Marie-Pierre Mallo, chargée de mission culturelle au Département.

Plusieurs institutions partenaires

« Pour cette première édition, 120 bénéficiaires de la Veille Active Jeunes ont été accueillis dans cet écrin remarquable de l’île Saint-Germain, pour leur permettre de s’exercer à une pratique artistique en lien avec la culture urbaine ». Outre les ateliers dessins, des improvisations théâtre, des initiations au graff, au freestyle vidéo ou encore à l’imao (image assistée par ordinateur) ont complété la liste des animations offertes par le Département aux jeunes éloignés de la culture.

Plusieurs institutions du territoire se sont associées à l’événement, tels les Archives et le musée départemental Albert-Kahn, qui ont organisé des jeux et des ateliers découverte en lien avec leurs activités. « L’idée n’est pas de faire un one shot, mais de répéter cette action estivale l’année prochaine, précise Sophie Maruyama, chargée de projet au pôle Solidarité du Département. Il est important de donner envie aux jeunes de se lancer dans le dessin, la musique ou n’importe quelle autre activité extra-scolaire ». Et pourquoi pas devenir le prochain Tony Valente, mangaka français de talent, respecté aujourd’hui jusqu’au pays du soleil levant.

 

"La Cour" et "Colas" de concert

Afin de clore en beauté les trois semaines d’ateliers, un concert ouvert à tous a été organisé sur la pelouse de l’île Saint-Germain, mardi 23 août. Se sont produits deux groupes de musique accompagnés par le Département dans le cadre du Papa - pour Parcours d’accompagnement à la professionnalisation des artistes. « Nous avons programmé La Cour (rap – Hip-hop) et Colas (pop – alternatif), deux collectifs musicaux alto-séquanais en pleine professionnalisation, explique Antoine Pasticier, le responsable du dispositif. Ce concert leur a permis, en fin d’été, de tester leurs nouveaux morceaux et de rencontrer un nouveau public ». Et notamment les bénéficiaires de la Veille Active Jeunes, conviés à cet événement estival.