L’Urban week fait sa rentrée sur le parvis

Paris La Défense, présidé par Georges Siffredi, a maintenu et adapté la septième édition du festival des cultures urbaines. CD92/WILLY LABRE
Sport, gastronomie, mode, arts graphiques... Alors que le quartier d’affaires s’anime avec la rentrée, le festival des cultures urbaines est de retour jusqu’à ce dimanche 20 septembre dans un format adapté aux conditions sanitaires.

À quelques mètres de l’entrée, bière à la main, Callum et Jessica sont au spectacle devant le skatepark. Le couple d’Australiens du Queensland, terre de glisse s’il en est, est en France pour dix jours. « Notre hôtel est juste à côté, en allant au centre commercial, j’ai vu qu’il se passait quelque chose. L’ambiance est sympa », apprécie Callum. À côté, sur le terrain de basket en 3X 3 (deux équipes de trois joueurs et un demi-terrain NDLR) un match enlevé et très suivi oppose les ambassadeurs de la marque de streetwear Sixth June et leurs fans. Martin venu d’Aubervilliers pour l’occasion, filme la confrontation. « J’en ai entendu parler sur les réseaux sociaux, je connais certains des joueurs », explique le jeune homme. Tirée à quatre épingles, son amie Cordula patiente avant d’aller découvrir l’Allée des créateurs et ses vêtements tendance. Dans le food court, Rebecca et Fabien et leurs deux jeunes enfants sont attablés autour d’un wok. « Je les ai emmenés au skatepark, ils étaient fascinés, ensuite, on ira découvrir les grafs », explique le père de famille putéolien. « On a été content de retrouver cet événement. Heureusement que tout n’est pas annulé, on mourrait d’ennui » plaisante Rebecca.

Dispositif adapté

C'est le concept : les cultures urbaines se déclinent sous toutes les formes. Mais il n’y a cette année ni concerts, ni visites du quartier, trop compliquées à organiser. « On a dû effectivement revoir la programmation, mais on a la chance d’être installés sur un espace assez large et spacieux. Nous avons pu modifier notre scénographie. La distanciation physique est respectée, on se sent à l’aise », explique Noëllie Faustino, directrice du pôle événementiel de Paris La Défense. Les allées sont ainsi plus larges, les tables du food court plus espacées, et les masques et distributeurs de gel bien présents. Contexte, mis à part, l’ambition des organisateurs demeure inchangée : « Nous voulons ancrer la Défense comme un lieu de vie, non seulement pour les salariés mais aussi pour les habitants », explique Georges Siffredi, président de Paris La Défense, pour qui cette manifestation est aussi l’occasion de soutenir le monde de la culture « qui a beaucoup souffert pendant le confinement ».

Création en plein air

Côté culture, Paris La Défense accueille en effet Underground effects, festival dans le festival, qui voit des street artistes internationaux invités par le collectif "projet Saatoo", créer en direct une œuvre originale. Après avoir admiré un portrait de la passionaria Angela Davis par Raf urban, et le dragon d’Abys, qui semble sorti d’un cartoon, Catherine est tombée en arrêt devant les visages destructurés de Gera 1. « Je m’intéresse beaucoup aux arts urbains, et aux techniques de dessin. Je dessine moi-même des portraits, explique l’Asniéroise. J’étais déjà venue mais il n’y a pas de lassitude, les artistes changent, les styles sont variés. Ce qui m’attire, c’est de les voir travailler en direct ! » Une interaction prisée aussi par les artistes. « Quand je peins, je vois les réactions, pour moi cet échange est fondamental », estime Gera 1, venu de Grèce pour ces trois jours de création en live. Finalisées ce vendredi, les quinze œuvres resteront exposées jusqu’à la fin de l’Urban week ce dimanche, pour rejoindre ensuite les sous-sols du quartier d’affaires, dans un endroit tenu secret.