Le festival du jeu vidéo, entre loisirs et pédagogie

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Éducation et jeunesse

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Éducation et jeunesse
Les gagnants du Concours HDS Digital Games ont été dévoilés à l’occasion du festival du jeu vidéo et les prix remis par Georges Siffredi et par Nathalie Léandri, vice-présidente en charge de l’éducation et du numérique éducatif. CD92/OLIVIER RAVOIRE
Loisirs populaire et intergénérationnel, le jeu vidéo est aussi un formidable levier pédagogique, mis à l’honneur ces 15 et 16 avril à l’occasion du premier Festival du jeu vidéo et du numérique des Hauts-de-Seine, au Paris Ynov Campus de Nanterre.

Deux ados se battent pour récupérer un smartphone,  qui leur est confisqué. Dans l’espoir de récupérer ce « précieux », l’un d’eux tente de s’introduire dans le bureau du CPE. Mais des sbires veillent… L’univers du collège, familier, a visiblement inspiré les créateurs du jeu Clashroom qui ont tout juste trois minutes pour pitcher devant le jury le fruit de plusieurs mois de travail. « Au collège on n’y a pas trop accès aux smartphones, on a voulu jouer là-dessus », explique Rose. Pour le style, on a choisi de s’inspirer des jeux d’arcade, les ancêtres de la console que tout le monde connaît. »  Au sein du groupe, les rôles se sont distribués assez naturellement. Arthur s’est chargé de la programmation sur Scratch, Rose des arrière-plans, Ora des icônes et Harryless de la musique. « Le jeu vidéo est fédérateur. La plupart des jeunes, même les plus en difficulté, étaient très motivés par ce projet, explique Fatima Loudouni, leur enseignante en technologie au collège Gounod de Saint-Cloud.  Ce concours leur a permis d’acquérir des connaissances en programmation et de travailler en mode collaboratif, deux axes du programme scolaire, mais aussi de développer leur créativité. Mais le plus important à mes yeux était leur plaisir à participer. »   Le jeu recourt en outre à la 3D sur Scratch, bel exploit technique qui vaudra aux créateurs de Clashroom le coup de cœur du jury dans sa catégorie.

Cette première édition du concours HDS Digital Games, organisé par le Département et l’Académie de Versailles, était en effet ouverte non seulement aux collègiens mais aussi aux écoliers, et aux lycéens. « On a vu des projets très différents, certains plus évolués techniquement, d’autres au niveau du gameplay. Et l’environnement du collège est souvent exploité avec humour », explique Amaury Fruchard, responsable de suivi ENC (Environnement numérique des collèges), au sein du jury. Soixante-dix équipes en tout auront concouru. 

Chemin de la connaissance

Cette remise des prix a coincidé avec la première édition du festival de jeu vidéo et du numérique, organisé par le Département au Paris Ynov Campus de Nanterre sur deux jours dont une première journée entièrement consacrée aux scolaires. « Ce festival marque un temps fort de notre politique en faveur de la jeunesse et incorpore une dimension pédagogique forte dans sa programmation, souligne Georges Siffredi. Les vertus du jeu vidéo ne se limitent en effet pas au seul plaisir de jouer : « Ils développent aussi la concentration, la réactivité, la stratégie. À travers l’univers du jeu vidéo, nous sommes invités à emprunter des chemins nouveaux de la connaissance. » Au cours de la matinée le groupe encadré par Karen Attal, oscillant entre amusement et émerveillement, a ainsi enchainé graffiti numérique, découverte d’une imprimante 3D et parties endiablées de Mario Kart. «Dès qu’ils ont vu le plan du festival à l’entrée, ils ont eu des étoiles dans les yeux, on sent qu’ils sont dans leur élément, raconte l’enseignante du collège Saint-Exupéry de Vanves qui apprécie aussi le côté interactif. « Beaucoup de choses peuvent être testées et les exposants sont faciles d’accès et discutent facilement. » Le numérique, monde de tous les possibles, est aussi source de bien des dangers pour les jeunes d’où la présence de l’association E-enfance ainsi que de l’ONG  Respect zone, mobilisées contre les cybverviolences, ONG avec laquelle le Département a signé une charte pour labelliser ce festival. Il devrait donc connaître à l’avenir bien d’autres avatars.