Culture : des rendez-vous à ne pas manquer dans les villes

Culture

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Zoom sur quatre expositions - événements à Antony, Châtillon, Clamart et Rueil-Malmaison.
Antony 

La Maison des Arts d'Antony accueille jusqu’au 31 décembre À l’imparfait de l’objectif, l'exposition de 80 oeuvres parmi les plus célèbres du photographe Robert Doisneau des années 1940 aux années 1960.
Robert Doisneau n’aimait pas les étiquettes mais celle de « photographe humaniste » lui demeurera accrochée au cou, comme son appareil Rolleiflex où il visait du dessus pour des photographies à hauteur d’homme. La Maison des Arts d’Antony, pas si loin de l’atelier de Montrouge où son fonds immense est géré par ses filles Annette et Francine, expose jusqu’au 31 décembre, comme dans une vitrine de gourmandises, 80 tirages des années 1940 aux années 1860, celles des photographies les plus célèbres. Ici un manège un peu désenchanté, là Mademoiselle Anita, « l’étrange fleur de cabaret » qui sort des anonymes pour venir dans la lumière. Ou bien encore cet écolier trop bon élève qu’on verrait bien dans Le Petit Nicolas de Goscinny et Sempé. Robert Doisneau est un influenceur d’autrefois : peu importe ce qu’était vraiment la réalité, Paris modeste et la banlieue des dites Trente Glorieuses ont à jamais le parfum de ses photos, une poésie du quotidien saisie À l’imparfait de l’objectif.
www.maisondesarts-antony.fr

Châtillon

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Stère - Vincent Laval © DR

La Maison des Arts de Châtillon accueille jusqu’au 11 décembre Stère, installations et sculptures de Vincent Laval, en partenariat avec la galerie Sono.
Il y a beaucoup de manières différentes de vivre la « crise écologique », du déni de l’autruche à l’activisme sauvage. Or l’artiste se doit d’être subtil pour dire à sa manière « l’altération du monde ». Vincent Laval, la petite trentaine, s’y prend avec la patience du forestier et la minutie de l’ébéniste - dont il reçut, avant les Beaux-Arts, la formation à l’école Boulle. La patience, c’est celle de l’artiste-marcheur-cueilleur qui met ses bottes dans les pas des gardes forestiers et s’en va dans la forêt familière qu’il pratique depuis l’enfance. De ses maraudes émerveillées, il revient à l’atelier avec des fragments d’arbres, branches, excroissances, mais ne prélève que ce qui déjà est tombé. C’est le paradoxe d’une exposition qui, s’intitulant Stère, évoque l’unité de mesure du bois de chauffe, celui de l’arbre qu’on abat, qu’on débite avant de le brûler - et de n’envisager comme matériau pour ses sculptures et installations que ce que la nature accepte seule de donner. Quelque chose de précieux, dont l’imaginaire est nourri par les naturalistes poètes et les peintres romantiques, avec ce goût encore d’enfance pour la cabane, aire, refuge, talisman. Du bois mort magique d’une essence supérieure pour constituer les vanités de notre temps : « Je sens que l’humain que je suis a toujours une longueur de retard. Alors je me contente de ce que je suis, un marcheur émerveillé, un enquêteur des bois, parfois un cueilleur de trésors, mais toujours un cueilleur d’instant. »
www.maisondesarts-chatillon.fr

Clamart

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Vue de l’exposition d’Élise Peroi « Peut-être ce jardin n’existe-t-il qu’à l’ombre de nos paupières baissées », 2022, CACC. 
Margot Montigny – CACC

Le Centre d’art contemporain Chanot invite  jusqu'au 11 décembre, la ltisserande Élise Péroi pour sa première exposition personnelle.
Fille de couturière, native de Nantes, mais formée à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Élise Péroi  est aussi une lectrice. Dans son travail, les textes de philosophie comme les fictions d’Italo Calvino tiennent autant de place que le fil et la trame. C’est d’ailleurs des Villes invisibles qu’elle a extrait le beau titre de son exposition : Peut-être ce jardin n'existe-t-il qu'à l'ombre de nos paupières baissées. Un jardin d’opaque et de lumière, de plein végétal et de déliés au ciel, « le jardin enclos, espace sacré s’il en est, symbole du Paradis et du Cosmos » où il lui arrive de danser une chorégraphie de métier à tisser. « Je recherche en même temps la manière de traduire le souffle du paysage et le paysage comme lieu habité », dit-elle. Et nous faire regarder la nature comme à travers l’étoffe de nos songes.www.cacc.clamart.fr

Rueil-Malmaison

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Inaccessible pendant plus de vingt-cinq ans, le château de Bois-Préau, voisin de la Malmaison, rouvre à Rueil avec l’exposition Eugène de Beauharnais, un prince européen, à découvrir jusqu’au 9 janvier 2023.
L’appellation officielle de musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau ne doit pas faire oublier que les naissances et les conduites des deux domaines n’ont pas toujours été jumelles. Bâti sur ses dix-sept hectares à la toute fin du XVIIe siècle, le château de Bois-Préau a longtemps échappé à l’attraction du voisin de la Malmaison. Réunis en 1810 sous l’autorité de Joséphine puis de son fils héritier le Prince Eugène (1781-1824), ils se séparent de nouveau et Bois-Préau passe d’acheteur en acheteur jusqu’à ce que le couple Edward Tuck et Julia Stell le lègue en 1926 aux Musées nationaux. Fermé au public dans les années 1990, le rez-de-chaussée de Bois-Préau accueille, en grand apparat après les travaux de restauration et de mise aux normes, une exposition consacrée à Eugène de Beauharnais. Enfant du premier mariage de Joséphine, celui que Napoléon avait adopté et appelait « mon fils » fut sous l’Empire un militaire exceptionnel et un vice-roi d’Italie cultivé, avant de finir sa brève et flamboyante existence en exil familial à Munich chez son beau-père le Roi de Bavière. En plus de 160 tableaux et objets d’art, issus de collections nationales et internationales, on célèbre aussi les têtes couronnées d’Europe du Nord, descendantes pour beaucoup du Prince Eugène, dont Goethe disait : « S’associer avec un acteur de l’histoire mondiale, qui est en même temps un homme si bon et si hautement cultivé, a un effet instructif et rafraîchissant au plus haut degré. »
musees-nationaux-malmaison.fr