CD92/Julia Brechler

L’unité Camélia, une structure novatrice pour les personnes handicapées vieillissantes

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Solidarité

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La salle de vie est le coeur battant de l'Unité Camélia, à la fois réfectoire et espace de loisirs.CD92 / Julia Brechler
L’Ehpad Larmeroux, à Vanves, a inauguré une unité médicalisée innovante, offrant une prise en charge hybride des personnes handicapées vieillissantes.

Impatiente de faire découvrir son domaine, Sylvia s’engouffre dans le couloir qui mène à sa chambre. Avec précaution, elle sort sa clé d’une pochette en feutre, déverrouille la porte avant de laisser entrer un petit groupe de personnalités, venues inaugurer la nouvelle unité médicalisée de l’Ehpad Larmeroux, à Vanves, où elle séjourne depuis quelques mois.

« C’est une vraie bijouterie ici ! », plaisante le maire de la ville, Bernard Gauducheau, à son entrée dans la pièce. À l’intérieur, alignés sur une table, des colliers, des bracelets et quelques créations en perles à repasser. Autant de témoins des nombreuses activités que propose à ses résidents la nouvelle structure inclusive de la maison de retraite, destinée à l’accueil de personnes vieillissantes, atteintes de déficiences mentales ou de trisomie 21.

Gymnastique, cinéma, danse, dessin et bientôt équitation. Les douze pensionnaires de l’unité Camélia, qui occupent une aile du bâtiment rénovée grâce à l’aide du Département, profitent d’animations qui tiennent compte de leur perte d’autonomie due au vieillissement. Grâce à un accompagnement médical et paramédical, assuré par du personnel spécialement formé, tous peuvent évoluer dans un environnement à la fois protecteur et épanouissant.

Le défi de l’autonomie

« Ces personnes handicapées étaient jusque-là accueillies dans des foyers de vie et d’hébergement, explique Sylvie Buchot, pilote des projets d'unités pour personnes handicapées vieillissantes au Département. Ces structures ne correspondaient plus aux besoins et au projet de vie de ces personnes, qui arrivées à la cinquantaine, souffrent en plus de leur handicap des effets du vieillissement. Le Département a donc mené, conjointement avec l’ARS, une réflexion autour d’un projet hybride, mêlant l’accompagnement médical d’un Ehpad et la vitalité d’un foyer de vie, avec ses jeux et autres divertissements ».

Une expérimentation concluante a été menée au sein de l’Ehpad Sainte-Émilie de Clamart en novembre 2020, avant d’initier un appel à projet visant l’ouverture de deux nouvelles unités sur le territoire. L’Ehpad Larmeroux et son équivalent ruellois Émilie de Rodât ont été sélectionnés pour porter ce projet d’amélioration de la qualité de vie des personnes handicapées vieillissantes, qui représentent aujourd’hui plus d’un tiers des résidents de foyers de vie gérés par le Département.

« Le défi de l’autonomie est structurant pour notre société, souligne Armelle Tilly, vice-présidente du Département en charge des solidarités et des affaires sociales. C’est tout le sens de notre travail autour de l’Ehpad de demain. Cette réflexion globale au service de nos aînés, qui se traduit par une première enveloppe d’investissement de 20 millions d’euros pour des rénovations ambitieuses d’Ehpad et de résidences autonomie, nous ne la concevons pas sans penser aux personnes en situation de handicap et aux défis auxquels elles sont confrontées tout au long de leur vie ». En plus d’un soutien à la rénovation des bâtiments, le conseil départemental prend intégralement en charge le coût de l’hébergement pour les résidents de ces structures spécifiques, à la fois moins onéreuses et plus adaptées qu’une prise en charge en foyer de vie.